L'affaire de Mourad Dhina, ex-cadre du Front islamique du salut (FIS), incarcéré en France depuis le 18 janvier dernier, connaît un nouveau rebondissement avec le refus de la justice française de lui accorder la liberté provisoire et de fixer la prochaine audience au 21 mars prochain. En attendant, le juge français a signifié à Mourad Dhina une mise sous écrou extraditionnelle impliquant une demande d'extradition émanant des autorités algériennes pour enrôlement à un groupe armé activant en Suisse et ayant participé à des actes terroristes entre 1997 et 1999. Une demande d'extradition dûment réfutée par son mouvement qui a dénoncé “le caractère politique du maintien de Mourad Dhina en détention”. Or, Mourad Dhina est sous le coup d'une demande d'extradition depuis 2003 et son arrestation n'est qu'une exécution à un mandat d'arrêt international émis par un pays souverain. Installé en Suisse depuis quelques années, Mourad Dhina s'était rendu à Paris pour une réunion de son mouvement, né à l'étranger, en l'occurrence Rachad, il a été intercepté par les Français à l'aéroport d'Orly. Pour rappel, il a été condamné en 1997 à 20 ans de réclusion par contumace par la justice algérienne qui l'accuse d'avoir des liens avec le Groupe islamique armé (GIA). Désigné en 2002 membre de l'instance exécutive du FIS à l'étranger, Mourad Dhina est connu pour faire partie de Djazara, mouvance dite algérienniste de l'islamisme. Djazara est soupçonnée d'être derrière le groupuscule FIDA (Front islamique du jihad armé) spécialisé, dans les années 1990, dans les assassinats des intellectuels et des journalistes. Raisons pour lesquelles de nombreux intellectuels et autres journalistes parlent de lancer une pétition et demander à ce que “ce terroriste” soit jugé. “Le terroriste Dhina Mourad aurait pu bénéficier des mesures de clémence légales décidées par les autorités algériennes, s'il n'avait pas du sang de centaines de victimes sur les mains, sans oublier les cargaisons d'armes et de munitions qu'il a fait parvenir au groupe terroriste sanguinaire GIA (Groupe islamique armé). Sachant que ce dernier a commis des massacres collectifs de milliers de citoyens algériens, de tous âges, de sexe et de région. Nous appelons les autorités françaises à le remettre à la justice algérienne qui doit lui garantir un procès juste et équitable pour les crimes commis. Le terroriste Dhina Mourad, se réclamant défenseur acharné des droits de l'Homme, n'a jamais condamné les massacres collectifs commis en Algérie ou ailleurs”, indique le texte soumis à signature qui devrait être rendu public incessamment. N S