Le secteur de l'éducation nationale n'est décidément pas prêt de sortir de la zone de turbulences qui commence à menacer sérieusement le bon déroulement des prochains examens de fin d'année. L'implication de plusieurs fonctionnaires, tous corps confondus, dans la préparation et l'encadrement de ces épreuves fait que si l'un des corps manque à l'appel, c'est toute la chaîne qui sera fortement grippée. Alors qu'en sera-t-il si ce sont plusieurs maillons qui manqueront à cette chaîne ? En effet, divers corps de fonctionnaires de l'éducation se considérant comme les laissés-pour-compte de la modification du statut particulier des travailleurs du secteur n'ont de cesse menacer de jouer la carte des examens scolaires. Et c'est chose faite et officielle désormais ! La dernière copie du statut particulier, pourtant soumise à l'arbitrage du Premier ministre, a soulevé un tollé général au milieu des fonctionnaires de l'éducation. Les coordinations de directeurs de lycée, affiliées à l'Unpef, ne mâchent plus leurs mots et passent à l'action. Un appel a été lancé, hier, par les coordinations de wilaya à tous les directeurs de lycée “pour se préparer au lancement d'actions de protestation”. “Boycotter l'épreuve du baccalauréat et toutes les activités pédagogiques, éducatives et financières” est l'une des principales formules de protestation des directeurs d'établissement du secondaire. Le communiqué des coordinations de l'Unpef invite tous les directeurs du territoire national “à une forte mobilisation pour retrouver leur dignité écorchée ou à déposer leur démission collective pour revenir à l'enseignement et accéder au poste d'enseignant formateur qui offre les mêmes avantages avec moins de missions et de responsabilités”. Le département de l'Education nationale “est invité à revoir ses calculs en accordant au directeur de lycée le statut qui répond aux conditions du poste et aux lourdes missions qui lui sont confiées. Le directeur, qui accède à ce poste par concours, est exposé à des responsabilités pénales et criminelles notamment en cas de défaillance dans la gestion des établissements vu qu'il assure aussi des missions administratives”. Les directeurs contestent leur classement à la catégorie 16 “tout comme certains des fonctionnaires qu'ils gèrent alors que les conditions de promotion à ce poste et les missions ne sont pas les mêmes !” Adjoints d'éducation et corps communs : grève le 23 avril La Coordination nationale des adjoints d'éducation affiliée à l'Unpef annonce “un débrayage d'une semaine renouvelable automatiquement à partir du 23 avril prochain”. Un appel est lancé à tous les adjoints à “l'unification et à la mobilisation pour relever le défi en vue de réussir la grève de la dignité et mettre fin à la discrimination”. Les corps communs, ouvriers professionnels et agents de sécurité ont repris le service, hier. Ils débrayeront le 23 avril aux côtés de leurs collègues adjoints.