La situation sur le terrain en Syrie “n'est pas bonne”, a estimé hier, le porte-parole de l'envoyé spécial de l'ONU et la Ligue arabe pour la Syrie Kofi Annan, soulignant par ailleurs que le cessez-le-feu était “très fragile”. “La situation sur le terrain n'est pas bonne. C'est un cessez-le-feu très fragile”, a déclaré Ahmad Fawzi, lors d'un point presse. Il a ainsi souligné qu'il y avait tous les jours de nouvelles “victimes”. Alors que la violence se poursuit, le gouvernement syrien a signé jeudi, un accord préliminaire sur le protocole encadrant le travail des observateurs dépêchés par l'ONU pour surveiller le fragile cessez-le-feu. Cet accord concerne les membres de l'équipe avancée et ceux de la mission complète, a précisé vendredi à Genève M. Fawzi, expliquant que de la sorte l'ONU et Damas n'auraient pas besoin de renégocier les modalités de déploiement. Selon cet accord, les observateurs disposent d'une complète liberté de mouvement et peuvent contacter toutes les personnes qu'ils souhaitent, a-t-il indiqué. Le porte-parole de Kofi Annan a précisé que pour le moment l'équipe avancée comptait 7 membres sur le terrain. “Deux de plus arrivent lundi”, a-t-il annoncé, ajoutant qu'il espérait que les 30 membres de l'équipe avancée soient sur place dans le courant de la semaine prochaine. D'autres doivent encore arriver dans le courant de la semaine, a-t-il ajouté, expliquant par ailleurs qu'il espérait que le Conseil de sécurité donne le plus rapidement possible son feu vert pour l'envoi de la mission complète d'observateurs (300 personnes). “Nous nous préparons pour le déploiement, car nous pensons qu'il arrivera”, a dit M. Fawzi. “Le cessez-le-feu est fragile, mais nous n'allons pas rester les bras croisés et attendre. La présence des observateurs qui vont surveiller ce qui se passe, (...) et signaler ce que font les deux parties va créer un nouvel élan”, a-t-il déclaré. “Nous voulons que ces observateurs soient déployés dans les plus brefs délais, même si le cessez-le-feu est fragile”, a-t-il insisté. Cet appel intervient alors que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a recommandé jeudi, au Conseil de sécurité d'autoriser une mission de 300 observateurs du cessez-le-feu en Syrie, “pour une période initiale de trois mois”, tandis que le chef de la diplomatie française Alain Juppé a assuré hier que “la France, avec ses partenaires du Conseil, proposera très rapidement un projet de résolution”. L'axe du plan de Kofi Annan, approuvé par le Conseil de sécurité, est l'envoi d'une mission d'observateurs sur le terrain. Une trêve a été instaurée le 12 avril dans le pays conformément au plan Annan, mais elle est quotidiennement violée et l'Observatoire syrien des droits de l'homme a déjà recensé plus de 120 civils tués depuis son entrée en vigueur. R. I./Agences