Sétif et toute la région des Hauts-Plateaux étaient en liesse hier. Et pour cause, l'Entente de Sétif venait de remporter la Coupe d'Algérie de l'édition 2012, la huitième de son histoire. Une consécration qui vient de couronner les efforts d'une équipe qui a laissé ses traces là où elle est passée grâce notamment au formidable travail effectué par le staff technique, à sa tête le Suisse Alain Geiger. En fait, cela fait bien des jours que la fête a commencé du côté de la ville d'Aïn El-Fouara, c'est-à-dire depuis la qualification des Djabou et consorts pour cette finale aux dépens de l'USM El-Harrach. En effet, la population sétifienne n'a pas attendu le coup de sifflet final de l'arbitre Amalou pour investir les différentes artères de la ville et exprimer sa joie après cette consécration ô combien fut-elle longue avant de se dessiner, elle qui savait déjà que son équipe n'a jamais perdu une finale et qu'elle compte bien perpétuer la tradition. C'est chose faite maintenant. Dès que Benmoussa a inscrit le second but, les youyous fusaient des quartiers annonçant le début d'une fête pas comme les autres. Il faut dire que cela fait deux ans que les gars des Hauts-Plateaux n'ont pas vécu de scènes de liesse, eux qui se sont habitués presque chaque année à fêter un titre au cours de la dernière décennie durant laquelle les Noir et Blanc ont acquis plusieurs sacres : championnat, Coupe arabe, Coupe d'Algérie et Coupe de l'Unaf. Dix minutes après la fin de la rencontre, les supporters se sont donné rendez-vous, comme à l'accoutumée, sur la placette qui jonche la fontaine d'Aïn El-Fouara où ils se sont entassés pour fêter cette consécration. “C'est un grand jour pour nous. Cette équipe est notre fierté. Nous sommes très contents et nous espérons que cette consécration en appellera d'autres”, nous a dit à ce titre Mustapha Ghrib, une légende du football sétifien et qui a été l'auteur du but de la victoire en Coupe d'Algérie de 1990 face au MSP Batna. “Entre la Coupe d'Algérie et les Sétifiens, il y a une belle histoire d'amour. On souhaite que l'équipe puisse se libérer et, pourquoi pas, remporter le doublé”, a ajouté notre interlocuteur que nous avons eu au téléphone juste après la fin de la finale. Dans la rue, c'est l'ivresse. On crie, on chante, on danse. Certains n'arrivent pas à croire que leur équipe vient de remporter la Coupe d'Algérie 2012, alors qu'au début de la saison, beaucoup sont allés vite en besogne pour affirmer que l'ESS sera la première équipe qui descendra au palier inférieur. En larmes, Amar B., propriétaire d'un cyber à la cité Quaâboub, l'un des quartiers populaires de l'antique Sitifis et fief des fans sétifiens, trouvait difficilement les mots pour exprimer sa joie. “J'ai vécu des consécrations avec l'ESS, mais celle-ci a un charme particulier. Gagner une Coupe d'Algérie alors que tout le monde nous donnait dans la Ligue 2 la saison prochaine, est une réponse à ceux qui ne connaissent rien en football. Nous avons des traditions et nous avons prouvé que le football ne mourra jamais à Sétif”, dira-t-il avant de prendre sa voiture et sa progéniture pour aller laisser exprimer sa grande joie en ville et dans les différents quartiers. La fête s'est poursuivie jusqu'à une heure tardive de la nuit, plus particulièrement après le retour des dizaines de milliers des supporters sétifiens qui se sont rendus au stade du 5-Juillet pour apporter leur soutien à leur équipe qui n'a pas déçu finalement en ramenant le trophée dans ses bagages en attendant, peut-être, le doublé. F R.