Les travailleurs de l'établissement de gestion des centres d'enfouissement technique des déchets sont en grève illimitée depuis le 30 avril 2012. Ils ont décidé de fermer la porte d'accès du centre d'enfouissement de Djelfa aux camions qui devaient décharger les déchets ménagers. À 10 heures, la file des camions commence à se prolonger. Les travailleurs font un piquet de grève devant le portail. L'inspection de travail et des véhicules de la Gendarmerie nationale arrivent sur les lieux. Ils expliquent aux syndicalistes et grévistes qu'ils avaient le droit de faire la grève mais pas d'obstruer l'accès. Les portes furent rouvertes aux camions qui ont fini par décharger leur contenu. Les grévistes maintiennent leur mouvement et le CET de Djelfa fonctionne à faible rendement, le minimum est garanti c'est ce qui donne du temps à la direction de trouver soit la solution radicale en changeant leur comportement soit en trouvant comme à l'habitude des subterfuges. Cette grève est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase qui est à son trop plein. Cette grève a pour unique revendication le “respect de la dignité humaine et le respect des lois”. Le groupe constitué par la majorité des travailleurs a opté pour le respect des voies réglementaires. Les travailleurs rebelles se sont ligués en comité provisoire et ont suivi et respecté les étapes requises pour la constitution d'une section syndicale. L'union locale UGTA les a accompagnés et installé la section. Ils se sont sentis forts jusqu'au moment où ils se sont présentés chez le directeur pour lui revendiquer le respect de leur dignité et de la législation du travail. Il leur rétorquera, selon nos interlocuteurs, qu'il ne les reconnaît pas et que seule la section syndicale installée par l'union de wilaya UGTA est reconnue. Ils expliquent que le directeur s'est vu acculé par la démarche légale, juste après la tenue de l'assemblée générale et les élections qui ont donné naissance à la section syndicale : il opte pour le contact avec l'union de wilaya UGTA, à la place de l'union locale, qui lui confectionne un procès-verbal d'installation d'une pseudo-section syndicale qui lui est dévouée ajoutent-ils afin qu'il puisse piétiner les lois en toute impunité. Aujourd'hui c'est un bras de fer qui a commencé entre la section syndicale élue et celle installée par le directeur. Pour l'instant les travailleurs eux-mêmes ont décidé de ne pas reprendre le travail et de maintienir le mouvement de grève. J O K