Une exposition dévoilant un art répandu au Japon inspiré de son pays voisin : la Chine. Mouvement fluide, aérien, trahissant une maîtrise et une technicité certaines. L'artiste calligraphe du pays du Soleil levant, Koshun Masunaga, expose ses œuvres au Musée national de l'enluminure, de la miniature et de la calligraphie, le palais Mustapha-Pacha. Inaugurée dimanche dernier, cette exposition vient marquer les cinquante années de relations entre l'Algérie et la Japon, correspondant également aux célébrations du cinquantenaire de l'Indépendance de notre pays. Un point qui a été mis en exergue par l'ambassadeur du Japon dans son allocution lors du vernissage. Il a, entre autres, affirmé que les liens unissant les deux nations sont forts. Mont Fuji, Chat, Danse des lapins, Enthousiasme, Lettre et fleur, Personne en kimono... autant de titres qui reflètent l'univers très spécial de Koshun Masunaga. Ses œuvres reflètent son art. Car au-delà de ce qu'elle pratique, elle est dans le registre “calligraphie imagée”, voire figurative. Des traits d'encre, des éclaboussures de couleurs, elle couche sur papier une effusion d'idées, de suggestions que son âme lui dicte. Le mouvement du pinceau est fluide, pétri d'assurance et de maîtrise. Elle dessine son imagination qu'elle laisse déborder à travers son pinceau et le sumi (encre traditionnelle utilisée en calligraphie japonaise) qui coule, qui court, qui suinte pour recouvrir la surface blanche du papier (de riz). Il le recouvre. Energique, vif, le trait évolue selon les désirs de l'artiste. Ces œuvres capturent le regard. Chacune d'elle est un conte en soi. On peut les qualifier de fluides et d'aériens, car on a cette nette impression de légèreté, caractérisée par une certaine profondeur et puissance dans l'exécution. Elles véhiculent harmonie et beauté du dessin, incarnant la simplicité et l'élégance... Très imagée, la peinture calligraphique de Koshun Masunaga est une source d'apaisement. Entre écriture ordinaire et traditionnelle, son œuvre est une reproduction des différentes lettres de l'alphabet japonaise qu'elle stylise. Source d'inspiration, cette écriture lui sert de base, voire de point de départ pour explorer son sujet, l'approfondir. Pour l'exposition d'Alger, le public pourra admirer des toiles issues de trois séries : rouge, orange et jaune. Il découvrira la justesse du trait qui ne souffre d'aucune hésitation. Il remarquera, en outre, le génie artistique de cette femme qui met en contraste densité, fêlures, écoulements et vitesse du mouvement du pinceau. Beauté et esthétisme sont développés subtilement dans chaque tableau. Au-delà de la forme artistique, le travail, le sens philosophique est perceptible chez cette artiste. Rien n'est fortuit. Tout est important : forme, direction, ligne, espace vide... sont importants. Lors du vernissage, l'artiste avait exécuté une démonstration de son art, au grand bonheur des présents. Trois œuvres qui seront offertes au Musée national de l'enluminure, de la miniature et de la calligraphie en signe de rapprochement des deux peuples. Pour rappel, cette manifestation est organisée par l'ambassade du Japon à Alger en collaboration avec le commissariat du Festival culturel international de la calligraphie arabe, où Koushun Masunaga avait pris part et animé une conférence sur l'art de la calligraphie japonaise. A I