“ArcelorMittal Annaba subit, depuis le 20 mai, de très fortes pressions visant la sécurité de ses dirigeants, la libre circulation de ses employés et la marche des installations”, a révélé Joe Kazadi, DG d'ArcelorMittal Annaba. Le complexe sidérurgique ArcelorMittal Annaba vit depuis quelques jours une situation d'instabilité, en raison d'un conflit opposant les partisans du syndicat actuel d'entreprise, affilié à l'UGTA, aux travailleurs favorables à l'ancien secrétaire général du même syndicat, député sortant, à la veille du renouvellement du conseil syndical d'entreprise, prévu en septembre prochain. Malheureusement, ce conflit organique au sein du syndicat entrave le fonctionnement normal de la production du complexe. Les décisions de justice n'ont pas dissuadé les contestataires. Avant-hier encore, les travailleurs et la direction ont été empêchés d'y accéder par des protestataires. “Depuis ce matin 7h (mardi, ndlr), nous ne pouvons plus accéder à notre usine, celle-ci est bloquée par quelques dizaines de véhicules, au mépris de toutes les lois. Nous sommes bloqués à l'extérieur, nous ne pouvons plus travailler. Nous avons demandé l'intervention des autorités pour faire respecter le droit au travail et la sécurité des employés”, a déclaré Joe Kazadi, directeur général d'ArcelorMittal Annaba, selon un communiqué de presse diffusé par l'entreprise. “ArcelorMittal Annaba subit, depuis le 20 mai, de très fortes pressions visant la sécurité de ses dirigeants, la libre circulation de ses employés et la marche des installations”, souligne le communiqué, précisant que “ces perturbations sont le fait de quelques dizaines d'individus connus et qui font l'objet actuellement d'une suspension de leur contrat de travail pour faute grave”. “Des plaintes ont été déposées à leur encontre devant la justice et ArcelorMittal Annaba attendra sereinement le bon déroulement des procédures engagées”, ajoute la même source, remerciant les équipes de management et de production qui ont travaillé durement pour maintenir les installations en état contre les agissements d'une minorité. ArcelorMittal Annaba se félicite également du soutien de ses deux actionnaires pendant cette période, les groupes ArcelorMittal et Sider. La filiale algérienne du numéro un mondial de la sidérurgie ArcelorMittal interpelle les pouvoirs publics. “ArcelorMittal Annaba compte sur une continuité de l'action des pouvoirs publics pour permettre un fonctionnement dans un climat apaisé et sécurisé. Ce retour au cadre légal permettra la mise en œuvre du plan de développement récemment décidé par les actionnaires”, lit-on dans le communiqué. Pour rappel, la filiale algérienne du géant mondial de l'acier a signé en avril dernier avec la Banque extérieure d'Algérie (BEA) une convention de financement de son plan de développement d'un montant de 14 milliards de dinars. Hier, le complexe sidérurgique était complètement à l'arrêt. Le haut fourneau a été mis en veille. Le directeur général d'ArcelorMittal Annaba a indiqué récemment qu'un arrêt de 18 jours du haut-fourneau a coûté à l'entreprise 13 millions de dollars de pertes directes, sans compter les pertes indirectes. Joe Kazadi avait fait part de ses inquiétudes concernant “la fragilité” du haut-fourneau, arrivé en fin de cycle et nécessitant un investissement de pas moins de 100 millions de dollars pour, a-t-il dit, rallonger sa durée de vie de 14 ans. ArcelorMittal Annaba est la plus importante unité de production d'acier et de tubes en Afrique du Nord sur le marché algérien avec une capacité de production d'environ 1 million de tonnes par an, ArcelorMittal Annaba est composé d'une unité de transformation basée à Annaba et deux mines situées à Ouenza et Bouakhadra. ArcelorMittal Annaba compte 6 000 employés, l'entreprise certifiée ISO 9001 fabrique des produits longs pour la construction et des produits plats pour l'industrie métallurgique. M. R.