La journée de protestation observée, mardi, dans tous les paliers de l'éducation nationale (primaire, moyen et secondaire) et dans l'enseignement supérieur est une “réussite totale”. C'est l'avis du coordinateur du Cnapest, Meziane Mériane. Dans une conférence de presse animée, hier, au siège du Cnes, il a soutenu que “le pourcentage que nous avons est très positif. La journée de protestation a été suivie massivement à l'échelle nationale”. Ne se contentant pas de belles paroles, il a avancé des chiffres pour étayer son constat. Selon lui, le taux de suivi du mot d'ordre de son organisation est de 87,65% dans le secondaire, de 38,5% dans le moyen et de 24,8% dans le primaire. Pour ce qui est du supérieur, quoiqu'il n'ait pas encore de chiffres, Mériane a indiqué qu'“il y a un répondant positif”. Parallèlement, plusieurs sit-in ont été observés dans plusieurs wilayas. À Ouargla, des lycéens, observant un sit-in devant le siège de l'académie pour protester contre la programmation du bac pour le 5 juillet, ont été réprimés, a soutenu Mériane. Pour lui, les chiffres avancés par la tutelle sont faux. En outre, cette journée n'avait pas pour objectif de faire aboutir les revendications des enseignants. “Nous avons voulu envoyer un flash pour dire qu'il y a toujours des enseignants suspendus et que la tutelle n'a pas rompu avec son double langage”, a expliqué Mériane. Quant aux dernières déclarations du secrétaire général du ministère de l'Education sur les suspensions, il a soutenu qu'“elles sont voulues et seront étudiées”. Un aveu que le parasitage de la circulaire de Benbouzid est venu de “lui”. Toutefois, il persiste à croire que ces suspensions ne seront pas appliquées et qu'“il n'y a pas de liste noire de 167 enseignants à radier”. “Sauf s'ils veulent envenimer la situation !”, a-t-il nuancé. Mais les enseignants sont plus que déterminés à arracher leurs droits. Du moins ceux des lycées de 18 wilayas acquis au Cnapest. Aussi, Mériane a tiré la sonnette d'alarme sur le risque d'une année blanche “dans peu de temps”, si les choses restent en l'état. Quelles sont les suites que le Cnapest compte donner aux évènements ? “C'est au conseil national, qui se réunira vendredi, de décider”, rétorque Mériane. Il ne s'empêchera pas pour autant, de donner un éventail d'actions qui pourraient être lancées. Il a parlé de boycott du bac et du travail administratif, de la non-évaluation des élèves, d'un recours à une autre grève, etc. La préparation en solo par la tutelle du programme de rattrapage du retard scolaire suscite de l'indignation chez le coordinateur du Cnapest. “On demande de cesser de nous mépriser. C'est à nous d'élaborer le programme. Le ministère en fera ensuite une synthèse”, a-t-il avancé. Il considère que “le maintien des vacances est possible” et qu'il faut sérieusement penser à “une deuxième session du bac”. Pour ce qui est du refus de donner l'agrément à son organisation, Mériane fait porter le chapeau à la Centrale syndicale. “Je confirme que c'est sous la pression de l'UGTA qu'il y a eu blocage”, a-t-il affirmé. Avant d'ajouter : “Ce n'est pas un blocage politique. L'enjeu est de garder les privilèges dus à la gestion des œuvres sociales. Si on persiste dans cette ligne diabolique, il faut s'attendre à une explosion sociale. Le ministère seul en assumera la responsabilité.” A. C.