Deux-mille cinq cents morts et 32 000 blessés en 8 mois. Non, ce n'est pas une guerre. Cela se passe chez nous, et c'est sur nos routes, et par nos chauffards. Et soudain, on se réveille comme d'un cauchemar pour affronter la réalité, celle d'un cimetière à ciel ouvert. Avec un tel bilan, on fait tomber toute une structure pour avoir failli à sa mission, qui est celle de protéger les citoyens, dont elle a la charge. Chez nous, après un long silence du ministère des Transports, on nous promet des mesures. Lesquelles ? Un chrono-tachygraphe, dans ses deux versions de disques enregistreurs de bord. Qui apparemment attendent que leurs lois soient votées. On nous promet aussi le permis à points pédagogique pour la fin de l'année 2012. Ces mesures n'arrêteront malheureusement pas la spirale infernale dans laquelle nous nous sommes engagés. Cela ne fera qu'empirer les choses. Les vraies solutions sont ailleurs. C'est la création d'une autorité indépendante de l'éducation de la route. Un genre de haut commissariat de la route qui dépendrait directement de l'autorité du Premier ministère et qui sera composé de la société civile, des sages de la nation, des professionnels et d'experts de la route. Nous avons maintes et maintes fois appelé à l'élaboration d'une stratégie de développement globale de la route, avec une stratégie charnière, qui est le fret ferroviaire. Cela réduirait le nombre de poids lourds sur nos routes. On conserverait mieux leur état. On aura moins de morts. Et ce projet coûterait moins que les 40 milliards d'euros alloués aux transports, pour acheter des tramways et les extensions de lignes du métro. La population d'Ouargla, Hassi Messaoud ou encore Tam n'ont pas besoin d'un tramway. Il y a assez d'espaces pour les bus, les voitures, élargir et aménager les trottoirs, installer des feux tricolores. Moderniser une ville ne passe pas forcément par un tramway. Regardez ce qui se passe dans les autres grandes villes du monde. Juste copions, mais faisons le bien et intelligemment. Il suffirait d'une volonté politique, de mettre les moyens à notre disposition et nous pourrons nous mettre à la disposition et au service de notre pays, sans rien demander en retour. Comme l'a dit un grand homme d'Etat un jour : “Ne demandez pas à votre pays ce qu'il peut faire pour vous, dites-lui ce que vous pouvez faire pour lui." Le temps presse, nous perdons quotidiennement une moyenne de 12 Algériens. Ne pensez-vous pas que c'est trop ? Y. B. M.