S'il épargne pour le moment le pays, le vent de la contestation frappe de plein fouet les partis politiques. Si le secrétaire général démissionnaire du Rnd l'a vu arriver et faire en sorte de sauver l'essentiel, à commencer par le parti, le patron du Fln qui prend, depuis longtemps, à la légère, le danger à ses portes, voit le vent alourdi de nouveaux éléments, devenir tornade. Pas moins de huit ministres issus de ce parti vilipendent Belkhadem en l'accusant de porter atteinte aux intérêts de la nation. Pas moins que cela. Ce début de l'année, qui sonne comme un glas pour ces partis, pourtant sortis enorgueillis des résultats remportés lors des précédentes élections, peut-il être considéré comme le coup d'envoi pour les grandes manœuvres qui dessinent déjà les contours d'une autre élection, la présidentielle de 2014. Le Président, qui ne s'est pas encore prononcé sur son éventuelle participation, veut-il d'ores et déjà disqualifier des rivaux aguerris aux luttes des clans et fins connaisseurs des rouages et du fonctionnement de l'Etat. Si c'est le cas, l'utilisation des grands moyens utilisés en est la preuve. Si le premier a compris, le second campe encore dans une attitude hautaine faite d'entêtement qui le conduira inexorablement à une impasse. D'autant que les huit ministres insurgés sont des proches du Président, et leur décision d'en découdre avec le patron de leur parti peut-elle être interprétée comme un signal à Bouteflika de se débarrasser de l'homme devenu encombrant ? Ou est-ce le contraire, c'est-à-dire, les ministres sont-ils chargés d'une mission avec le même résultat ? Déloger l'actuel patron du parti. Le dernier mot reviendra aux militants lors des réunions des instances de chacun : conseil national pour le premier et comité central pour le second. À l'évidence, les jeux sont déjà faits. Ouyahia l'a compris, à moins d'un spectaculaire retournement digne d'Hitchcock. Quant à Belkhadem, sa fin est proche et il l'a programmée lui-même en mettant sur le devant de la scène, à commencer par ses listes aux législatives, des personnes peu recommandables et peu fréquentables. Le pouvoir de l'argent ayant pris le pas sur le militantisme. Si c'est pour dénoncer cette gangrène, et rien que pour cela, le changement, même par ces méthodes, est salutaire pour le pays. O A [email protected]