À dominante économique au départ, le séjour d'une journée de François Hollande aux Emirats a changé de nature avec le début, vendredi 11 janvier, des frappes françaises contre les islamistes qui occupent le nord du Mali. Le président français a eu des entretiens avec le président de la fédération des Emirats arabes unis, Khalifa Ben Zayed Al-Nahyan, le prince héritier d'Abou Dhabi, Mohammad Ben Zayed Al-Nahyan, Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz en visite dans la région et à Dubaï, l'émir cheikh Mohammad Ben Rached Al-Maktoum, dont les ONG étaient particulièrement actives dans le nord-Mali. Durant son voyage éclair, le président français a essayé de faire partager la facture de son opération au Mali, qui est, d'ores et déjà, salée. Bien qu'elle ait reçu des promesses d'aides de la part de ses partenaires occidentaux, la France s'est retrouvée esseulée pour mener sa guerre. Il lui faut financer ses hommes, sept cent cinquante au jour d'aujourd'hui, ses équipements de guerre dont les approvisionnements de ses “Rafale" qui ont enchaîné raid sur raid, comme il faut également couvrir les besoins de la force africaine de la Cédéao qui s'organise pour intégrer la contre-offensive contre les djihadistes dès la semaine prochaine. Pour l'heure, l'Union européenne et les Etats- Unis n'ont pas fait d'offres financières voir même pas de participation conséquente à une opération qu'ils ont applaudie : Londres a dépêché un avion cargo pour une semaine, Berlin a promis une logistique médicale et Washington des drones pour repérer les bases terroristes. Et ce ne sont pas les pays africains qui pourront mettre la main à la poche. Quant à la capacité financière de la France, ce n'est surtout pas la situation de crise dont laquelle elle n'arrête pas de s'enfoncer depuis l'arrivée de Hollande à l'Elysée qui permettra de tenir ce temps “nécessaire" pour chasser les djihadistes du Sahel, un temps estimé “long" par le ministre français des Affaires étrangères. En attendant les hypothétiques chèques d'Abu Dhabi et du Qatar, François Hollande a visité la base militaire française aux Emirats arabes unis pour certainement la mettre à contribution. Sachant qu'il ne faut pas trop s'attendre à la participation de ses partenaires occidentaux sur le théâtre des opérations, François Hollande, selon des experts militaires, aura examiné avec ses officiers de la base militaire implantée aux Emirats arabes unis, sur sa bordure orientale ouverte sur le Golfe d'Oman, les possibilités de mettre en synergie les capacités de la base avec la guerre au Mali. La réalisation de cette base militaire française a été payée rubis sur l'ongle par les Emirats. D. B