Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a promis aux combattants kurdes qu'ils pourraient quitter librement la Turquie s'ils le souhaitent et déposent les armes. Erdogan réaffirme ainsi sa détermination à négocier la fin du conflit avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui a fait 45 000 morts en 30 ans. Mais il a également répété que l'armée continuera “à combattre les terroristes (...) sans concession", pour ceux des Kurdes qui continueraient la lutte armée. “Si vous êtes sincères et honnêtes, vous déposez vos armes", a ainsi lancé Erdogan à l'adresse du PKK. “Si vous ne voulez pas vivre ici, vous êtes libres d'aller dans n'importe quel autre pays. Nous vous assurons que (...) nous ferons de notre mieux pour ne pas laisser se reproduire ce qui s'est déroulé à nos frontières par le passé. Nos cœurs sont ouverts à nos frères kurdes. Nous n'avons pas largué de bombes sur eux. Nous larguons des bombes sur les terroristes", a-t-il ajouté, répétant que son gouvernement était en faveur de la paix. Ankara a reconnu qu'un nouveau round de négociations se tenait entre les services secrets turcs et le leader du PKK emprisonné, Abdullah Öcalan, en vue d'un désarmement de la rébellion séparatiste. Le PKK, mouvement interdit, combat le gouvernement d'Ankara depuis 1984 pour obtenir l'autonomie d'une région dans le Sud-Est peuplée majoritairement de Kurdes. Il est considéré comme une “organisation terroriste" par Ankara et de nombreux pays occidentaux. D'autre part, la Turquie a été condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour avoir violé la liberté d'expression en ayant interdit de tenir des meetings électoraux en langue kurde en 2006. Les juges européens se sont cependant félicités que la Turquie ait modifié en 2010 la loi incriminée, qui interdisait l'utilisation de toute autre langue que le turc dans les campagnes électorales. D. B.