La vice-présidente de la Commission européenne Catherine Ashton, qui est aussi la Haute Représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a accueilli mardi à Bruxelles une réunion ministérielle du Groupe de Soutien et de Suivi sur la situation au Mali. Cette troisième rencontre était co-présidée par l'Union africaine, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et l'Organisation des Nations Unies. La délégation malienne , conduite par le ministre des Affaires étrangères Tieman Coulibaly , comprenait également les ministres de l'Administration territoriale Sinko Coulibaly et de l'Action humanitaire Mamadou Sidibé. Tous les membres du groupe - y compris un nombre important de ministres des Affaires étrangères– se sont félicités de l'avancée des forces armées maliennes, soutenues par la France et les pays de la région, face aux groupes terroristes dans le nord du Mali, et ont souligné l'importance du respect du droit international humanitaire et de la protection des populations civiles. Ils ont également félicité les autorités maliennes de transition pour l'adoption de la « Feuille de route » pour la transition et les ont encouragées à la mettre en oeuvre scrupuleusement et avec détermination. Pour les participants à cette réunion un processus électoral libre et équitable, le retour complet à l'ordre constitutionnel et un dialogue national véritablement inclusif demeurent essentiels pour remédier à l'instabilité au Mali et à la restauration de la sécurité , gage de développement , dans toute la région du Sahel. Lors de la conférence de presse qui a suivi cette rencontre, la Haute Représentante Catherine Ashton a estimé que "la communauté internationale a pris ses responsabilités et a réagi rapidement pour protéger le peuple malien. La France a été en première ligne; l'Union européenne et ses Etats membres, de même que la CEDEAO, l'Union africaine et leurs membres, travaillent ensemble pour apporter leur soutien sur tous les fronts" . Le 31 janvier dernier le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne avait reconnu que l'adoption de la Feuille de route pour la transition au Mali permettait la reprise progressive de l'aide européenne au développement. Les 27 ont également accéléré les préparatifs de la mission EUTM Mali de formation et de conseil aux forces armées maliennes et ils ont confirmé qu'ils apporteraient un soutien financier (50 millions €) et logistique à la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA). Mardi dernier, on apprenait aussi que le Conseil des ministres du gouvernement belge réuni dans la soirée avait décidé que la Belgique pourrait participer à cette mission européenne de formation et de conseil (EUTM) de l'armée malienne . Jusqu'au début du mois de mars, le royaume de Belgique comptait apporter sa contribution à l'opération militaire au Mali avec deux avions de transport C-130 "Hercules" basés à Abidjan, en Côte d'Ivoire, et deux hélicoptères Agusta A109 d'évacuation médicale opérant depuis Sevaré, dans le centre du Mali. Un communiqué émanant des services du Premier ministre belge Elio Di Rupo note toutefois que "dans la mesure où la participation à cette opération serait revue, la Belgique pourrait considérer une participation à l'opération UETM". Cette participation, en fonction des demandes précises des partenaires européens, pourrait prendre la forme d'une mise à disposition d'"instructeurs" ou de "forces de protection". Paris estime que l'EUTM pourrait être pleinement opérationnelle à la mi-mars, après une décision formelle de lancement attendue le 12 février. A Bamako, le général français François Lecointre, qui doit diriger la mission, avait néanmoins déclaré jeudi dernier que les premiers soldats maliens entameraient leur formation "à la fin mars, début avril" sur la base militaire de Koulikoro, à environ 200 kilomètres de la capitale. Et, selon un des conseillers du ministre français de la Défense, le colonel Thierry Marchand, 650 soldats maliens devraient suivre la formation au cours de la première année. En principe, la mission devrait comprendre 491 personnes, dont 172 formateurs. La France, de son côté, se propose d'envoyer 150 personnes, assurant 22 des 60 postes de commandement ainsi qu'environ 50 postes de formateurs. La mission commencera par assurer la formation de la chaîne de commandement avant de former les premiers bataillons en avril, a précisé le colonel Marchand. Quinze pays européens souhaitent d'ores et déjà participer à cette mission, dont l'Allemagne, l'Autriche et la Grande-Bretagne. Le premier contingent français pourrait partir dès la fin de la semaine et les premières actions de formation pourraient démarrer la mi-février. A.M