“L'Algérie compte plus de 80 000 autistes non pris en charge", a révélé, avant-hier, Mohamed Tabari, psychologue spécialiste en autisme et qui a eu à exercer pendant trois ans au centre Choumouâ El-Amel, en Arabie Saoudite, à l'occasion de la session de formation sur la méthode de prise en charge des personnes autistes, organisée à Oum El-Bouaghi, par l'association Tawassol pour l'enseignement et l'intégration de l'enfant autiste. Selon lui, il y a quatre ans, nous avions 40 000 autistes en Algérie, actuellement les dernières statistiques donnent plus de 80 000 autistes non pris en charge. Il précisera, par ailleurs, que “l'autisme est un vrai tabou en Algérie. On n'a pas un bon diagnostic. Actuellement, on est en train de dire que l'autisme est une maladie, on est en train d'empoisonner les enfants avec des antidépresseurs dès l'âge de 3 ou 4 ans. C'est un très grand point d'interrogation". Et d'ajouter : “Je ne suis pas médecin, mais on a vu les conséquences de ces traitements-là, c'est nous qui travaillons avec l'enfant. Le médecin consulte une demi-heure, mais la thérapie c'est le psychologue, l'orthophoniste. Les médecins sont donc appelés à prendre l'avis des psychologues et des thérapeutes." S'agissant des infrastructures d'accueil pour cette catégorie de la société, le psychologue avancera qu'“on n'a pas de centres spécialisé en Algérie. L'autisme n'est pas reconnu comme trouble ou maladie. L'Etat a malheureusement fait un grand centre à Tlemcen, alors que cette dernière est la moins touchée par ce trouble, en plus il n'y a pas beaucoup de spécialistes là-bas". B. N