La commune d'Idjeur (daïra de Bouzeguène, à une soixantaine de kilomètres de Tizi Ouzou) est une localité oubliée par le train du développement. Tout reste à faire dans cette région, selon ses habitants. Idjeur est située à la lisière de la forêt de l'Akfadou et perchée à quelque 1200 m d'altitude. Elle dispose d'atouts importants à même de contribuer efficacement à son essor économique, mais ses 1030 habitants, répartis à travers plusieurs villages, sont confrontés à des insuffisances multiples et chroniques. En raison des nombreux PCD en souffrance dans cette commune, c'est surtout l'aménagement urbain qui fait grandement défaut au chef-lieu de commune. Inexistence de trottoirs, de caniveaux, éclairage public aléatoire et le déchargement anarchique de remblais et d'ordures aux abords du chemin communal constitue l'essentiel du décor de cette commune. L'insalubrité, point noir de toutes les communes de la daïra de Bouzeguène, n'épargne pas Idjeur. "C'est notre principal problème", déplore le premier responsable de la commune. C'est surtout en matière de santé publique que les habitants de la région souffrent le martyre. Les unités de soins dans les villages sont sous-équipées. La commune ne compte qu'un seul médecin pour plus de 10 000 habitants. Les femmes enceintes et les urgences sont dirigées vers l'EPH de Azazga, à 30 km. Les habitants organisés autour des comités de village restent néanmoins très conscients de la nécessité de s'organiser pour résoudre leurs problèmes. C'est d'ailleurs le souhait de la nouvelle assemblée qui organise régulièrement des rencontres avec les responsables des villages afin d'établir les besoins. Une méthode très efficace pour répertorier aussi bien les soucis des villageois mais aussi prévoir d'éventuels mécontentements des populations qui se traduisent souvent par la fermeture du siège de l'APC, seul moyen efficace pour se faire entendre. Le P/APC d'Idjeur, Belli Azouaou, se dit déterminé à répondre aux préoccupations des villageois, mais cela reste tributaire de la conjugaison des efforts des responsables des villages pour mettre en marche des stratégies à même de sortir la commune de son isolement. Quelques actions de nature à atténuer les souffrances des habitants, telles que le raccordement des villages au gaz naturel qui sera mis en service le 1er novembre prochain, l'élargissement de l'aide à l'habitat rural et au logement social, le renouvellement des réseaux d'assainissement et la réalisation de bassins de décantation, l'aménagement des routes de villages, sont entamées, mais le gros reste encore à faire. La réalisation d'un centre d'enfouissement technique (CET), la mise en place de techniques de développement forestières et touristiques, la réalisation d'un musée sur le lieu du PC de la Wilaya III, la réalisation de structures de jeunesse et surtout économiques sont autant d'actions souhaitées par la population mais qui relèvent du vœu pieux. C. N O Nom Adresse email