L'écrivaine canadienne anglophone, Alice Munro, 82 ans, décrite comme «la souveraine de l'art de la nouvelle contemporaine», a remporté le prix Nobel de littérature 2013. «Munro est appréciée pour son art subtil de la nouvelle, empreint d'un style clair et de réalisme psychologique», a indiqué l'Académie suédoise dans une biographie. «Ses histoires se déroulent généralement dans des petites villes, où le combat des gens pour une existence décente aboutit souvent à des problèmes relationnels et des conflits moraux - question qui est ancrée dans des différences de génération ou des projets de vie contradictoires», a-t-elle poursuivi. Elle est la première ressortissante du Canada à décrocher ce prix de littérature, et la treizième femme au palmarès. Primée en 1976, Saul Bellow, était né au Canada mais de nationalité américaine. Mme Munro s'est dite «ébahie et très honorée», a rapporté dans un communiqué son éditeur Douglas Gibson. «Je me réjouis aussi du fait que cette récompense va attirer davantage l'attention sur la littérature canadienne», a-t-elle ajouté. Alice Munro est devenue célèbre en écrivant des nouvelles ancrées dans la vie des campagnes de l'Ontario, ce qui lui a valu d'être comparée au Russe Anton Tchekhov. C'est la première fois en 112 ans que l'Académie suédoise récompense un auteur qui n'écrit que des nouvelles. Elle a été écrivain toute sa vie, publiant ses premières oeuvres comme étudiante, et travaillant encore sans relâche aujourd'hui à Clinton (Ontario). Ses sujets et son style –marqué par la présence d'un narrateur qui explique le sens des événements– lui valent d'être qualifiée de «notre Tchekhov» par la femme de lettres américaine d'origine russe Cynthia Ozick. Alice Munro est le 27e écrivain de langue anglaise primé. Elle apparaissait depuis plusieurs années parmi les nobélisables, les spécialistes estimant que l'élégance de son style en faisaient une candidate très sérieuse. Née le 10 juillet 1931 à Wingham dans l'ouest de l'Ontario, elle y a connu de près la société rurale. Son père, Robert Eric Laidlaw, était éleveur de renards et de volailles et sa mère institutrice. A 11 ans, elle décide de devenir écrivain et ne déviera jamais de sa voie. Son dernier recueil, «Dear Life», a été publié en 2012. R. C./Agences Nom Adresse email