Pour l'expérimenté et si influent membre du conseil d'administration de la SSPA-MCO, Abdelhafid Belabbès, "l'idée de plafonner les salaires aurait dû faire son cheminement depuis longtemps". "J'ai fait cette proposition depuis maintenant plus de trois mois. Ce serait la meilleure solution possible pour rééquilibrer un tant soit peu les budgets des clubs et asseoir un certain équilibre et éthique financiers. En Algérie, on lance généralement des projets avant d'effectuer les études préalables. Cela devait se faire avant le lancement du professionnalisme", estime ainsi la tête pensante du Mouloudia d'Oran qui lie cette proposition faite par la FAF et le MJS à la fameuse réforme de la fin des seventies. "C'est en quelque sorte un retour à la réforme sportive de 1977 sans pour autant la nommer ou en utiliser la dénomination. A cette époque, les joueurs percevaient des salaires similaires car sociétaires de mêmes sociétés étatiques régies par les mêmes règles économiques et sociales. Selon son niveau intellectuel et technique, le joueur percevait un salaire régi par une grille unifiée et partagée par tous les clubs de l'élite sportive", s'en souvient encore le mondialiste junior 1979, pour lequel le plafond salarial "rendrait à certains clubs leur notoriété et leur attrait sportif". "On y signerait par conviction, par prestige, pour l'histoire et pas uniquement pour l'argent comme c'est devenu le cas ces dernières années. Même si c'est de bonne guerre dans la mesure où cela se déroule dans un marché des transferts non réglementé à ce niveau, ce qui se passe à l'USMA, au MCA et au CSC se passe de tout commentaire. Or, un plafonnement des salaires rééquilibrerait la carte nationale de talents. Voyez les joueurs de l'Ouest qui font les beaux jours des clubs du centre et de l'est du pays. Si ce plafond salarial était appliqué, ces talentueux joueurs évolueraient dans leurs clubs formateurs, leurs clubs de cœur, de leur ville", indiquera Belabbès. Et de renchérir : "On assisterait donc à un championnat plus attractif, plus équilibré, au niveau plus élevé, et la course au titre ne se limiterait pas à deux ou trois formations qui dépensent le plus alors que toutes les autres équipes lutteraient inlassablement pour ne pas rétrograder." Toujours d'après notre interlocuteur, cette nouvelle donne économique ferait que "le joueur ne choisirait plus le club par amour de l'argent comme on en voit ces derniers temps. Les notions d'amour du maillot, d'attachement à un club, à des couleurs reprendraient le pas sur le volet financier et les budgets seraient également plus équilibrées". "Et forcément, estime Hafid Belabbès, cela inciterait des sociétés étatiques et étrangères à y investir, à l'inverse de ce qui se passe actuellement où personne ne se bouscule au portillon de nos clubs professionnels eu égards aux sommes franchement insolentes qui y circulent. Et cela se comprend, dans la mesure où aucun dirigeant de société ne consentira à accepter de voir un joueur normal toucher 2,5 millions de DA mensuellement alors que le PDG ne touche que 300 000 DA." R. B Nom Adresse email