C'est dans une belle ambiance agrémentée d'un thé à la menthe et au citron, d'un label typiquement algérien, à boire sans retenue tout en s'abstenant de fumer que le célèbre chroniqueur du quotidien le Soir d'Algérie, Hakim Laâlam, a dédicacé, samedi après-midi, à la librairie Cheikh Omar de Tizi Ouzou son premier roman intitulé Rue sombre au 144 bis, paru tout récemment aux éditions Koukou. En dépit du froid glacial et d'une pluie battante, de nombreux citoyens sont venus en masse, pratiquement de toutes les contrées de Kabylie voire même des contrées les plus éloignées sur les hauteurs déjà bien enneigées du Djurdjura, pour rencontrer "le fumeur de thé", toujours éveillé devant le "cauchemar qui continue". De nombreuses figures bien connues du monde littéraire à Tizi Ouzou et des sympathisants de Hakim Laâlam avaient esquissé, à l'occasion, une discussion très instructive, aux allures de débat très fructueux, avec le journaliste et chroniqueur du Soir d'Algérie autour de la production littéraire en Algérie mais aussi de son livre et d'autres thèmes d'actualité, ce qui a d'ailleurs suscité un grand intérêt auprès du public présent. Visiblement ravi de rencontrer ses lecteurs et les nombreux amis qu'il compte en Kabylie, Hakim Laâlam a tenu à affirmer que : "Rue sombre au 144 bis est mon premier roman. Et pour un premier essai, je ne voulais pas commencer par des demi-mesures ou par une approche artistique du fait romanesque. Je voulais m'impliquer dans ce que j'ai toujours été, c'est-à-dire dénoncer, et avant tout, un régime qui nous cadenasse, au-delà des mandats actuels, depuis très longtemps". et d'ajouter : "Il s'agit d'un cri de dénonciation. Les gens ont eu la gentillesse de considérer que c'est un roman, c'est gentil à eux, mais pour moi l'urgence est de crier, et ce cri je l'ai poussé de toutes mes forces". À la question de savoir ce qu'il pensait de la situation que vit actuellement la jeunesse algérienne, l'invité de Tizi Ouzou n'y est pas allé par quatre chemins pour nous révéler le fond de sa pensée : "Que voulez-vous qu'on dise à des jeunes sinon qu'ils sont privés de tout. C'est dire que leur premier souci est de reconquérir avant tout les espaces qui doivent être les leurs". Et de conclure : "En un mot, ils doivent absolument reconquérir ce pays dont ils sont privés, car je considère qu'au jour d'aujourd'hui, nos jeunes ne se reconnaissent guère dans leur propre pays". K. T Nom Adresse email