Résumé : Camélia avait toujours considéré son cousin Omar comme un frère. Mais ce dernier était fou amoureux d'elle. Il vint prendre de ses nouvelles, et elle le rabroue sans pitié. Elle savait que toute la famille attendait qu'elle donne suite à la demande en mariage de ce dernier... Elle est confuse... Depuis ce matin, son cerveau refusait de penser à autre chose qu'à ce médecin... Omar pouvait partir. Elle avait débité la phrase, sur un ton qui ne permettait pas l'insistance. Omar hésite une seconde avant de tourner les talons et de quitter les lieux. Camélia se laisse alors retomber sur sa banquette et se prend la tête entre les mains : "Mon Dieu, comme je suis odieuse, j'ai été cruelle envers lui, alors qu'il ne voulait que m'aider..." Puis elle se reprend et hausse les épaules : -Après tout, il connaît bien mon caractère et mes sentiments envers lui... Son insistance pour m'épouser ne fait que m'agacer. Son regard accroche le sachet de médicaments déposé sur la table basse. Elle s'en empare et prend une boîte de vitamines. Ses pensées virent automatiquement vers le médecin. Au fait, comment s'appelle-t-il donc ? Elle fouille dans le sachet pour retrouver l'ordonnance. Sur l'entête était inscrit en lettres grasses : H. Bena Mali ... (Dans le texte le nom est improvisé) Puis l'adresse du cabinet et le numéro de téléphone. -H...... Quel était son prénom : Hamid, Hakim...Houari... ? Elle secoue la tête : -Je suis folle. Ce médecin possède un prénom qui commence par H. Voilà tout ! Un jour je le découvrirais. Une vague de mélancolie la submerge. Pourquoi portait-il cette alliance ? Cet anneau qui renseignait sur sa situation familiale l'avait anéantie. Et s'il ne portait pas cette alliance, comment aurait-elle donc réagi ? Lui aurait-elle fait les yeux doux, ou bien aurait-elle tenté d'engager une conversation plus approfondie avec lui ? L'imagination ne manquait pas chez elle... Elle aurait, tout bonnement, trouvé rapidement un sujet accrochant pour entamer une longue conversation, d'autant plus qu'elle était la dernière patiente. Aurait-elle réellement tenté le diable ? Elle, la fille si réservée, si à cheval sur les principes... Elle avait la réputation d'être trop sérieuse et trop sévère. À la rédaction, on le lui avait répété à maintes reprises. D'ailleurs, elle savait toujours mettre une barrière entre elle et les gens qu'elle jugeait trop entreprenants. Trop sage, lui avait-on dit... Elle était trop sage pour son âge et son travail qui nécessitait des relations, des rencontres et des échanges avec ses lecteurs, la rédaction, ses supérieurs et même son entourage. Elle se verse un peu d'eau et avale un comprimé de vitamines. Va-t-elle se remettre à ce feuilleton qui refuse de démarrer ? Où bien fera-t-elle une pause pour cet après-midi ? Elle opte pour la deuxième perspective, et se rallonge sur son lit. Omar était parti. Elle l'avait blessé. Elle décroche son téléphone et forme son numéro. Il répondit à la première sonnerie : -Heu, Omar, je... je suis désolée pour tout à l'heure. Je me suis emportée. Je ne sais pas ce qui m'arrive. Ces derniers temps, j'ai les nerfs à fleur de peau. -Tu es fatiguée, le médecin t'a bien précisé que tu étais surmenée. -Ne m'en veux-tu donc pas ? -Je ne t'en voudrais jamais, veux-tu que je repasse à la maison ? -Plutôt passe me récupérer, jai besoin de prendre un peu d'air et de remettre un peu d'ordre dans mes idées. -OK, Camélia, j'arrive. Camélia raccroche. Comment pouvait-elle être si affable, tout en étant irritée ? La nature humaine n'a pas cessé de livrer ses secrets. À l'époque où elle était encore sur les bancs du lycée, elle pensait que la vie était un fleuve tranquille. Elle avait projeté de terminer ses études universitaire, de voyager, d'écrire, de vivre comme elle l'entendait, avant de songer à se marier et à avoir des enfants. Elle aimait tant les enfants ! Elle avait des neveux et des nièces qu'elle gâtait plus qu'il n'en fallait. Ils lui étaient d'ailleurs tous très attachés, et elle en était très heureuse. Quand aurait-elle donc le plaisir de bercer ses propres enfants dans ses bras ? Y. H. (À suivre) Nom Adresse email