Résumé : Camélia avait tellement envie de revoir Hassen, qu'elle n'hésite pas à l'appeler et à lui donner rendez-vous. Elle voulait, non seulement, le rencontrer, mais aussi connaître la suite du récit. L'homme est enchanté de sa proposition. Elle lui demande alors de passer la récupérer à son journal... Elle avait un emploi de temps bien précis. Deux ou trois fois par semaine, elle se rendait au bureau pour s'informer des dernières nouvelles, discuter avec le rédacteur en chef, assister aux réunions, ou recevoir ses lecteurs. Ces derniers étaient nombreux à vouloir la rencontrer et discuter avec elle. Elle répondait d'ailleurs volontiers à leurs questions, acceptait leurs critiques, et prenait en considération toutes leurs propositions. Choses qui lui avaient valu beaucoup de respect et d'admiration. La journée était belle. Elle se met à marcher d'un pas assuré à travers les ruelles de son quartier. L'air sentait encore les relents de l'été, alors que l'automne était bien avancé. Elle hume à plein poumons les senteurs enivrantes de l'herbe et des arbres qui commençaient à jaunir. La vie pourrait être si simple sans les contraintes quotidiennes, se dit-elle, tout en hélant un taxi qui la déposera une heure plus tard à son journal. La secrétaire lui remettra son courrier ainsi qu'une note de service qui l'informa que désormais, tous les briefings se tiendraient au milieu de la journée et non pas dans la matinée. Elle pousse un soupir. Ces briefings prenaient un temps considérable, et n'aboutissaient pas toujours sur le résultat escompté. Souvent, on arrivait jusqu'à se disputer pour l'emplacement d'un article, ou la reconstitution d'une rubrique. Des reporters, mécontents de voir leurs papiers relégués au second plan, refusaient de travailler, ou réclamaient une régularisation et un peu plus de considération. Des journalistes et chefs de rubrique, trouvaient les maquettes trop chargées et les colonnes trop espacées.... Camélia, elle, ne trouvait pas grand-chose à redire là-dessus, parce que ses "passages" étaient toujours au même emplacement, et mêmes les articles culturels ou sociaux qu'elle remettait de temps à autre passaient bien. Mais comme tous les autres journalistes, elle devait assister à ces réunions, et donner son point de vue. Et ensuite, il fallait prendre en considération les sujets de l'heure et suivre les instructions des responsables. Elle cherche le rédacteur en chef et lui remet quelques dossiers qu'elle avait étudiés auparavant et qui devaient servir pour un reportage. Elle discute un moment sur le sujet puis rejoint son bureau où elle s'attaque à son courrier. Elle saute le déjeuner, et ne consent à arrêter de travailler que vers le milieu de l'après-midi. Un coup d'œil à sa montre lui apprendra qu'il était déjà 16h30. Dans une demi-heure, Hassen passera la récupérer. Elle se sentit fébrile et impatiente. Cet homme lui faisait perdre son assurance, et encore ils n'étaient qu'au début de leur relation. Elle prend une glace et refait son rouge à lèvres, puis se passe un coup de peigne dans les cheveux. Va-t-il apprécier sa tenue ? Elle ne connaissait pas encore ses goûts mais savait du moins qu'il avait de la classe et du savoir-vivre. Un détail qu'elle avait relevé à leur première rencontre. La sonnerie de son téléphone la fera sursauter. C'était lui ! Il était déjà là ! Elle s'empresse de quitter les lieux et de le rejoindre. Il avait garé non loin du parking. Dès qu'il la voit, il lui fait de grands signes. Elle lui sourit et le rejoint en quelques enjambées. Il l'embrasse sur les deux joues : -Je suis heureux de te revoir ma chère amie. -Moi aussi...Je...Je pensais qu'il était encore tôt pour notre rendez-vous. -Je suis en avance d'un quart d'heure....Cela te dérange t-il.. ? -Non..Pas du tout...J'ai déjà terminé mon travail....Mais je t'avoue que j'ai sauté le déjeuner. -Alors nous sommes deux à ne pas avoir déjeuné...Allons manger un morceau quelque part. Il démarre, et met de la musique...C'était du Beethoven...Elle aimait bien la musique universelle.....Rejetant la tête en arrière, elle se laisse aller contre son siège et ferme les yeux. Détendue, heureuse....Elle ne pensait plus à rien...Elle était avec un homme beau, gentil, et prévenant, qui l'aimait, et qu'elle aimait...Quel bonheur pouvait égaler donc le sien... ? La musique classique parvenait à ses oreilles, puis pénétrait son âme, et ses sens....Telles les vagues de la mer qui ondulaient sur le sable avant de se retirer et de revenir encore lécher la bordure dorée, les notes musicales l'emportèrent loin du monde réel... Elle voguait dans une mer d'euphorie, et de sensations, qui rendait l'instant magique et lui faisait sentir que le paradis est à sa portée. -Voilà...Nous sommes arrivés, Camélia. La voix de Hassen la fit revenir sur terre. Elle rouvrit les yeux et regarde autour d'elle : -Où sommes-nous... ? -Loin des bruits de la ville....Tu as faim, c'est bien çà... ? Elle se passe une main sur le ventre : -Oui...Tout comme toi... -Alors tu seras enchantée de cette halte dans ce restaurant bien coquet. Camélia est charmée par l'accueil et le décor rustique. Tout comme les quelques couples qui se trouvaient déjà sur place, ils s'attablèrent non loin de la fenêtre qui donnait sur un espace vert. Il commandèrent un léger repas, constitué d'une soupe de lentille et d'une tourte aux épinards, que Camélia trouve exquise, avant de commander des fruits et du café. Ils discutèrent de choses et d'autres. La jeune fille remarque tout d'un coup que Hassen ne portait plus son alliance. -Tu as ôté ton alliance ? Y. H. (À suivre) Nom Adresse email