Résumé : Camélia avait réussi à dire à son ami ce qu'elle pensait. Leur relation ne lui paraissait pas sereine. Hassen refuse d'entendre raison. Il lui certifie qu'il allait la retrouver là où elle serait. La jeune fille passe une nuit agitée. Entre le cœur et la raison, elle avait choisi la deuxième... Pourtant, elle sentait que rien n'était encore conclu... Elle part en mission l'esprit préoccupé. Elle descendit au rez-de-chaussée et attendit quelques minutes. Enfin, elle reconnut le véhicule de service de la rédaction, et poussa un long soupir de soulagement. Elle avait tant craint de voir arriver Hassen et de devoir lui faire face. Mais ce dernier n'était en vue nulle part. Le cabinet était encore fermé, et son téléphone est resté muet. Il était temps de prendre la route. Le chauffeur se met à discuter avec elle de tout et de rien. Un photographe devait les accompagner. Youcef. Qui était heureux de pouvoir travailler avec elle durant cette mission. La route s'allongeait, autant que les heures. Pour passer le temps, Camélia s'était plongée dans les mots croisés, avait lu, puis s'était endormie. Le voyage, quoique fatigant, fut un vrai régal. Ils s'étaient arrêtés en cours de route pour déjeuner, puis pour prendre des rafraîchissements et des cafés, et ils arrivèrent enfin dans leur ville de destination. L'hôtel où on leur avait réservé des chambres n'était pas loin du lieu du déroulement du Festival cinématographique, et quelques participants y avaient déjà élu domicile. Sitôt arrivée, Camélia se met au travail. Un avant-papier suscite toujours l'intérêt du lecteur pour un événement culturel de cette envergure. Elle prend son bloc-note, et pour ne pas déroger à la règle, accroche son badge et se dirige tout bonnement vers la réception de l'hôtel où elle put prendre quelques impressions à chaud. De retour dans sa chambre, elle révisera ses notes pour élaborer son papier, avant de le faxer. Son rédacteur en chef l'en félicitera plus tard, car son journal sera le premier à publier un article assez consistant sur le festival en question. Elle aura même droit à une accroche à la une ! Le coup d'envoi sera donné dans les délais prévus. Une foule compacte se bousculait à l'entrée des salles, où des films et des documentaires sont tous les jours projetés. Il y avait aussi des débats et des discussions assez intéressantes sur certaines œuvres classiques ou récemment réalisées. Camélia commençait à prendre plaisir à cette mission. Elle avait rencontré des cinéastes et des réalisateurs, des acteurs et des scénaristes, ainsi que des mordus du 7e art. Chaque soir, après la dernière projection programmée, elle se mettait à rédiger ses papiers. Son expérience journalistique lui permettra de piocher dans ses souvenirs pour remonter le temps et critiquer certains "passages" plagiés, selon elle. Elle en aura alors pour ses frais. Quelques réalisateurs mécontents vinrent la retrouver pour lui demander de s'excuser, mais aussi farouche qu'un fauve elle défendit ses écrits et démontra, plus d'une fois, qu'elle avait raison sur toute la ligne. Bien sûr, elle n'en fera pas que des heureux et s'attira l'animosité et l'antipathie de quelques confrères, qui étaient contre sa ligne rédactionnelle. D'autres réalisateurs, plus objectifs, vinrent la féliciter pour son travail, et des scénaristes lui proposèrent d'adapter ses récits à la télévision. Chose qui la combla. Elle y avait bien pensé, mais n'avait jamais eu le temps de faire adapter ses écrits au cinéma ou à la télévision. Elle voulait tout d'abord éditer... Faire une série ou deux de ses nouvelles, et pourquoi pas publier un roman... Une semaine durant, elle fut tellement prise dans l'engrenage de son travail qu'elle oublia de donner de ses nouvelles même à sa famille. Omar avait tenté de la joindre une ou deux fois, mais elle l'avait gentiment réprimandé. Elle était en plein boulot et ne voulait pas être dérangée. De temps à autre, un petit pincement au cœur lui rappelait qu'elle n'avait pas oublié Hassen ; leur idylle avait été très prompte certes, mais l'avait marquée. Il ne restait plus qu'une journée pour rentrer. Demain, le festival prendra fin, et des prix seront remis aux films sélectionnés et aux acteurs, réalisateurs, et scénaristes primés. Elle se réjouissait d'avoir accompli sa mission dans les meilleures conditions, et remercia Youcef, le photographe, d'avoir su prendre les clichés requis pour illustrer ses papiers. Leur travail à eux deux avait suscité beaucoup de satisfaction chez leurs supérieurs. Camélia tint à remercier le jeune homme : -Je te dois une fière chandelle Youcef pour ce travail fabuleux... Tu m'as beaucoup aidée. -Je n'ai fait que mon travail Camélia... C'est plutôt toi qui m'a guidé. Je ne faisais que te suivre. -Certes, mais tu a su prendre les photos qu'il fallait, aux moments et aux lieux requis. C'est ce que j'appellerais du professionnalisme. -Merci Camélia. Mais je t'assure que tu es la meilleure entre tous. Elle sourit et s'empresse de remonter dans sa chambre pour préparer son dernier papier avant la clôture. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email