On ne s'attendait pas à ce qu'Amar Saâdani ait de la pudeur. Il est vrai que pour un transformiste, il vaut mieux ne pas en avoir. Mais, dans la situation où il se trouve, le putschiste du FLN devrait plutôt penser à sa reconversion que de continuer à déverser ses insanités. Et pour contribuer à assainir le débat public, les observateurs se déchirent pour savoir : qu'est-ce qu'on pourrait faire de Saâdani ? Plusieurs options demeurent ouvertes, et vu que l'argent ne manque pas pour la mafia politico-financière, il serait tout aussi indécent d'organiser un téléthon pour décider de son sort. Certains ont proposé de l'expulser ! Mais vers où ? Car personne ne sait dans quelle direction pourrait se faire une reconduite à la frontière. Vers Gafsa ? La Tunisie, qui vient d'adopter une Constitution progressiste, interdirait, certainement, à un personnage en contradiction avec la démocratie de fouler son territoire. Vers la France ? On ne sait pas si la France accorde encore le droit d'asile aux "opposants" depuis Samraoui, Souadia, Zitout ou d'autres, même si Saâdani, au regard de son discours antinational, peut y prétendre. Tout dépendra alors de son statut fiscal. Vers le Qatar ? Improbable, vu que Doha a rempli son quota avec Abassi Madani, sa progéniture et même Qaradaoui. D'autres proposent qu'il soit animateur TV. Il est vrai que Saâdani est un bon client d'une certaine presse, au point où on le soupçonne d'en être l'actionnaire majoritaire ! Il est vrai que s'il disparaît trop brutalement de la scène, on serait orphelin de ses allégations, car il a tout de même le "mérite" de dire tout haut ce que ses commanditaires pensent tout bas. Et à y réfléchir, il ferait merveille en animateur d'émissions de divertissement, non pas pour ses qualités naturelles déjà connues dans les salles des fêtes, mais pour incarner l'émission "The Voice". Plus sérieusement, la seule destination salutaire pour lui et pour la République est d'être devant un juge d'instruction. Car, même si le président Bouteflika a finalement réagi à cette félonie, ses accusations sont trop graves pour rester sans réponse judiciaire. Le premier magistrat du pays l'a dit. L'ex-ministre de la Justice a justement évoqué l'article 75 du code pénal. Les Algériens qui subissent la corruption et l'impunité des corrompus ne peuvent pas accepter que la justice de notre pays demeure silencieuse face à la tentative de destruction de la nation. Et cela permettra aussi à Saâdani, qui aime tant parler, de trouver une oreille attentive. Nom Adresse email