L'état-major du plus vieux parti de l'opposition, le FFS, qui s'est réuni à Constantine, n'a pas soufflé mot au sujet de sa position quant à la présidentielle du 17 avril aux journalistes présents hier à la conférence de presse tenue dans un hôtel de la ville. Le secrétaire général du parti, Ahmed Bettatache, a laissé apparaître une certaine gêne lors du point de presse qui n'a finalement duré qu'un quart d'heure. "Le FFS est un parti structuré qui respecte un agenda bien préparé, comme nous l'avons annoncé lors du dernier conseil national tenu en janvier. La question de notre participation ou non à la prochaine élection reviendra au conseil lui-même qui tranchera vendredi prochain. Je ne peux précipiter les choses, surtout qu'il faudrait attendre le dernier jour (hier, ndlr) du dépôt des dossiers des candidats, et qu'à ce sujet, tous les cadres sont appelés à débattre de la question", a-t-il affirmé. Le secrétaire général du FFS exclut, toutefois, l'option que son parti temporise tout ce temps en vue d'engager des tractations politiques. "Le FFS ne marchande pas dans l'ombre avec qui que ce soit", a-t-il expliqué. Et d'ajouter : "Nous gardons toujours les mêmes valeurs depuis 1963, à savoir un changement radical et pacifique du système. Le parti ne veut pas compromettre sa solide réputation, et pour cela, nous n'avons rien à cacher. Notre position sera connue vendredi, mais nous disons que nous ne sommes pas avec ceux qui veulent plonger le pays dans la violence, au contraire, nous œuvrons pour sa stabilité." Par ailleurs, M. Bettatache et son entourage qualifient le comportement des députés FLN dimanche dernier à l'APN, qui avaient brandi des portraits d'Abdelaziz Bouteflika, de "véritable débâcle". Le chef de la délégation parlementaire du FFS, Chafaâ Bouaïche, nous a d'ailleurs déclaré : "Heureusement que nous n'étions pas là, cette sortie des parlementaires de l'alliance présidentielle confirme qu'il y a une majorité écrasante pour une majorité écrasée." Au sujet du boycott du groupe parlementaire FFS à cette ouverture de la session de printemps de l'APN, M. Bettatache explique ce choix : "Malgré le refus et l'hostilité du bureau exécutif de l'APN, nous continuerons à faire entendre notre voix et imposer nos idées." Enfin, concernant les derniers rassemblements hostiles au quatrième mandat d'Abdelaziz Bouteflika, M. Bettatache, qui condamne toute répression, affirme : "Le régime joue un jeu dangereux. Le droit de manifester est garanti par la Constitution et personne ne peut interdire aux citoyens de s'exprimer." D B Nom Adresse email