La Journée de l'artiste, baptisée au nom d'Ali Maâchi, a été célébrée dimanche dernier à Tiaret. Elle a été l'occasion pour les autorités locales de Tiaret en général, et pour la famille de la culture en particulier, de commémorer ce chanteur-martyr immortel qui a marqué à tout jamais la musique. Pour lui rendre hommage, plusieurs personnalités, venues assister à la levée des couleurs devant l'arbre qui est témoin de sa mort, ont été unanimes à affirmer qu'aujourd'hui, 57 ans après son assassinat, Ali Maâchi demeure vivant dans les mémoires collectives. Poète, compositeur et interprète, parallèlement à son engagement révolutionnaire, il était l'animateur de la troupe Safir ettarab. Son répertoire est surtout embelli par Angham El-Djazaïr (Hymnes d'Algérie), une chanson qui illustre la beauté et l'hospitalité du pays, chantée durant les moments chauds de la guerre de Libération nationale, ou encore par Nedjma Wa Hlal et Wassiat el-goumri. Membre actif d'une cellule du Front de libération nationale, il sera arrêté en 1958 après la découverte en son domicile d'engins explosifs. Incarcéré et torturé au centre de tri et de transit de Tiaret, il sera assassiné avec deux autres chouhada : Mohamed Djahlane et Djilali Bensotra ; sa dépouille sera transférée dans un endroit jamais connu. Aujourd'hui, évoquant l'amour, la patrie, la beauté des paysages, l'exil, le voyage, l'attachement à la culture ancestrale et le souhait de voir l'Algérie prospérer, ses textes, souvent métaphoriques et allusifs, sont repris par son neveu Redouane Maâchi qui médite l'œuvre de l'artiste et rappelle son talent et son génie créatifs. "J'ai puisé dans le terroir où j'ai trouvé des chansons jamais éditées, voire inconnues du public", nous dira Redouane, qui est actuellement sur un projet qui consistera à faire intégrer le répertoire de son aîné Ali à l'orchestre symphonique national. "Je table sur un style purement académique afin de donner à ce ‘trésor' une ampleur nationale et, pourquoi pas, internationale dans la mesure où l'orchestre symphonique national fait parti de l'échiquier de l'Unesco», ajoutera Redouane Maâchi, qui affirme avoir été considérablement encouragé par Abdelkader Bendameche qui, depuis quelque temps déjà, s'intéresse à l'Algérie profonde où il compte dénicher de jeunes talents à promouvoir dans la chanson chaâbi. R. S. Nom Adresse email