À moins d'une semaine du mois de Ramadhan, le marché informel revient en force dans les différentes rues de la capitale. Les marchands à la sauvette ont repris leurs habitudes. Comme chaque année, à la veille du mois sacré de Ramadhan, le ministère du Commerce promet l'éradication des marchés informels. Cette année, le ministère du Commerce annonce avoir mis au point un programme de contrôle intense qui s'appuie essentiellement sur le renforcement des outils de contrôle en termes de qualité, de prix et d'approvisionnement régulier des marchés. Reste que la tâche sera ardue. En effet, à travers les artères de la capitale à l'instar du marché "Tnach" de Belcourt, les étals ont déjà bien commencé à s'installer sur les trottoirs, bloquant même la circulation automobile. Produits alimentaires, vêtements, vaisselle, tout y est exposé. Le citoyen sera-t-il sensible aux promesses du ministre ? Pas si sûr. En effet, il y a une année, le gouvernement a promis un Ramadhan 2013 sans marchés informels. Mustapha Benbada avait promis que le gouvernement allait mettre fin au commerce informel avant le Ramadhan. Mais la réalité a rattrapé le ministre et le gouvernement, puisque cela n'a pas été le cas. Des points de vente parallèles informels ont pullulé à travers toutes les contrées du pays. Dans le cadre de l'opération d'éradication des marchés informels menée par les pouvoirs publics, plus de 500 points de vente illicites ont été éliminés, et ce, depuis fin 2012. Malheureusement, ce phénomène refait surface ces derniers jours. Le retour en force de l'informel a profité des lacunes existant dans la mise en place de l'opération portant éradication de l'informel qui a été entreprise par les pouvoirs publics. L'informel n'a pas été éradiqué à la racine. Au lieu de recourir à la répression par la police à l'encontre des marchands à la sauvette, il aurait été préférable que notre gouvernement mette en place des mesures alternatives pour résorber le fléau, estime le porte-parole de l'UGCAA. Les économistes sont unanimes à préconiser une approche d'ensemble du phénomène des activités économiques informelles. Ils estiment que la démarche répressive seule ne peut venir à bout d'un pan entier de la vie économique du pays et peut être source de déstabilisation. Il faut dire que parmi les causes de ce retour de l'informel, on retrouve l'incapacité des autorités publiques concernées de résoudre le problème à sa racine et la mauvaise gestion des Assemblées populaires communales (APC), qui peinent à trouver une alternative, comme mettre en place des espaces commerciaux et des marchés de proximité. Il devient de plus en plus évident que l'objectif d'éliminer tous les marchés informels ne pourrait être atteint qu'avec la réalisation de toutes les infrastructures inscrites au programme. Certes le programme est ambitieux. Il s'agit de la réalisation des 1 000 marchés de proximité, des 800 autres de détails et 30 infrastructures de commerce de gros. La création de ses espaces de commerce devait contribuer dans cette lutte contre l'informel. Cependant, au jour d'aujourd'hui, le déficit de marchés de proximité au niveau national continue de peser sur la balance. L'UGCCA situe le déficit à 1 000 marchés de proximité. Dans la localité de Boumati, dépendant de la commune d'El-Harrach, le projet de marché destiné à la résorption du tissu de l'informel avance à petit pas. Le projet est loin d'être prêt avant le mois de Ramadhan. Nom Adresse email