La direction du FLN prépare la seconde étape pour "la mise à mort" politique de Belkhadem suivant "l'instruction" du président de la République qui a commencé, avant-hier, par son limogeage et son interdiction d'exercer une activité dans toutes les institutions de l'Etat. Mais, en fait, la nouvelle direction avait déjà prévu de le sanctionner "en raison de son comportement et de ses déclarations et ses manœuvres" qui ont déstabilisé et divisé le parti, a-t-on appris auprès du parti. Selon une source du parti, des membres du comité central ont demandé au secrétaire général, Amar Saâdani, de convoquer Belkhadem pour passer devant la commission de discipline. Ce front dur du CC a trouvé un autre argument lors de la session du 24 juin du comité central qui a connu des dépassements et des affrontements entre militants, pour le charger et accélérer la procédure. Selon notre source, c'est le secrétaire général, Amar Saâdani, qui a calmé leurs ardeurs en disant qu'on ne pouvait prendre des mesures disciplinaires contre lui alors qu'il est ministre d'Etat et conseiller spécial du Président. Autrement, ce serait perçu comme une attaque contre le Président lui-même. Il fallait donc surseoir à l'éxécution de cette action. Maintenant, le Président leur offre l'occasion et leur donne l'ordre de passer à l'action pour sanctionner le fautif. Et de l'exclure de toutes les structures du parti. Désormais, la voie est ouverte pour sa convocation, d'autant plus que les éléments constitutifs du dossier sont déjà prêts avec une accumulation de griefs et au moins la moitié des membres du CC contre son retour à la tête du parti. Pour Saïd Bouhedja, porte-parole du parti, Belkhadem a fait les frais de ses agissements, de son comportement et de ses déclarations et ses manœuvres qui ont failli diviser le parti. Entre autres possibles raisons de son limogeage, pense-t-il, ses "confidences" sur le Président avec lesquelles il a tenté d'influencer les membres du CC. Bien entendu, tout ce qu'il a fait ces derniers temps n'a rien à voir avec ses fonctions officielles alors qu'il s'occupait de politique pour sa propre personne. Et ce sont, selon M. Bouhedja, des raisons suffisantes pour qu'il passe devant la commission de discipline. Cela dit, Bouteflika fait hériter au parti le dossier de Belkhadem alors que, selon Belkhadem lui-même, Bouteflika peut tout faire au FLN. "Il lui suffit d'un coup de fil pour tout régler", a-t-il souvent répété. Il ne l'a pas fait, tout comme il ne s'est jamais, selon certains responsables du parti, mêlé des affaires du parti. Alors même s'il a décidé de bannir Belkhadem du FLN, comme le montrent le ton et le choix des mots de la source de la présidence, il laisse le soin au parti de trouver le moyen de le faire. Et la direction du parti ne veut pas attendre plus longtemps pour le sanctionner. Pas attendre jusqu'au congrès. Il ne reste alors qu'une procédure possible : la commission de discipline. Belkhadem va être convoqué par la commission de discipline, a confirmé hier M. Bouhedja. De toute manière, même les formes seront respectées, la sanction sera à la mesure de la suggestion du président Bouteflika qui en est l'ordonnateur. L'exclusion des rangs du parti n'est pas à écarter. D. B. Nom Adresse email