Suite à la décapitation mercredi d'Hervé Gourdel, enlevé dans un massif montagneux du Djurdjura en Algérie par un groupe lié à l'organisation terroriste Daech, Paris a décidé, jeudi, d'étendre d'une trentaine à une quarantaine de pays son conseil à "la plus grande vigilance" adressé aux Français. Se considérant en guerre contre l'organisation terroriste Daech, la France appelle ses ressortissants à l'étranger "à la plus grande vigilance". "Aujourd'hui, nous avons étendu l'appel à une dizaine de pays de plus", a déclaré Didier Le Bret, patron du centre de crise du ministère, en marge d'un Salon du tourisme organisé à Paris. À la question de savoir s'il y avait parmi les nouveaux pays inscrits sur la liste du ministère de grands pays musulmans, il a répondu "Oui". Il s'agit en fait des onze pays suivants selon une source diplomatique : Indonésie, Malaisie, Philippines, Afghanistan, Pakistan, Ouzbékistan, Comores, Burundi, Tanzanie, Somalie et Ouganda. Ils viennent s'ajouter à la liste comprenant : Arabie saoudite, Yémen, Tunisie, Syrie, Qatar, Oman, Maroc, Liban, Algérie, Iran, Irak, Emirats arabes unis, Egypte, Ethiopie, Djibouti, Kenya, Mali, Soudan, Mauritanie, Bahreïn, Sénégal, Koweït, Jordanie, Israël/Territoires, Turquie, Tchad, Nigeria, Niger et Burkina. C'est après un Conseil de défense réuni autour du président François Hollande, que cette décision d'étendre la liste des pays où les Français, résidents ou de passage, ont été appelés "à la plus grande vigilance" a été prise. Inquiets pour les destinations arabes, les voyagistes français avaient critiqué, un peu plus tôt, la décision du gouvernement français de mettre en garde contre des déplacements dans plusieurs pays en raison de son engagement militaire au Moyen-Orient. "Le problème, c'est que la communication du ministère fait déteindre l'idée d'un risque sur un grand nombre de pays. Il faut notamment clarifier la situation sur la Tunisie, le Maroc ou l'Egypte. Si le ministère a des informations sur un vrai risque dans ces pays, il faut qu'on le sache. Sinon, il faut le dire aussi", a plaidé Jean-Pierre Mas, président du Syndicat des voyagistes français. Mais assimiler une trentaine de pays qui pourraient présenter un risque, c'est troublant. "On peut demander un peu de clarté, de clarification", a-t-il ajouté, estimant qu'il y a "un risque d'amalgame" nuisible au tourisme. À noter qu'il y a eu quelque 22 millions de voyages de Français vers l'étranger, selon des chiffres publiés en 2013. Si l'Europe est la destination préférée, le Maghreb et l'Egypte sont aussi des destinations prisées en raison de leur prix et de leur proximité. Suite à la réunion du Conseil de défense, le gouvernement français a annoncé une série de mesures pour prévenir "les risques terroristes". "Les mesures de prévention contre les risques terroristes mises en œuvre sur le territoire national vont être renforcées dans les lieux publics et dans les transports", a annoncé l'Elysée après un Conseil de défense, qui s'est tenu jeudi 25 septembre. Jeudi soir, Matignon avait détaillé dans un communiqué lesdites mesures : il s'agit de l'application du plan Vigipirate "renforcé" et déjà adopté le 17 juillet dernier. Avec, néanmoins, deux nouveautés : une intensification des patrouilles dans les gares et surtout un contrôle destiné à assurer la sécurité dans les grands magasins et les centres commerciaux. Les mesures de sécurité en vigueur comportent également "la restriction ou l'interdiction de stationnement ou de circulation aux abords de certains bâtiments, lieux ou installations sensibles, ainsi que des opérations de surveillances des principaux sites touristiques, des lieux de culte, des aérogares et des gares". Le gouvernement français souligne qu'"aucune zone ne peut plus, désormais, être considérée comme totalement sûre" et il est conseillé aux ressortissants français d'être prudents, surtout "dans la zone sahélienne, mais aussi dans les pays limitrophes". M T./Agences