"Le principal message que je porte aujourd'hui est d'inciter les autorités algériennes à travailler sur certains aspects de cette accession et d'entreprendre les réformes nécessaires pour que cela puisse aboutir avec succès dans les prochains mois", a indiqué, hier, le président du groupe de travail chargé de l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Alberto D'Alotto, à l'ouverture d'une rencontre, tenue à huis clos à la salle El-Djazaïr-Safex (Alger), avec les membres du comité national - OMC. L'ambassadeur D'Alotto a précisé qu'il est venu en Algérie "pour faire le point sur le processus d'accession de l'Algérie à l'OMC". À son retour à Genève (Suisse), M. D'Alotto réunira "ce qu'on appelle le groupe des amis de l'accession de l'Algérie, l'Argentine, l'Australie, le Brésil, la Chine, les Etats-Unis, l'Union européenne et d'autres, pour entamer la phase finale au vu de cette accession". Le diplomate argentin a estimé que des progrès ont été accomplis durant les deux dernières années. "À Genève, à l'intérieur de l'OMC, il y a un climat d'optimisme autour de la possibilité que l'Algérie puisse accéder au cours de l'année prochaine. L'idéal est d'arriver à la conférence ministérielle de l'OMC, prévue fin 2015, avec un dossier terminé", a-t-il souhaité. Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a, pour sa part, réaffirmé la volonté "ferme et réelle du gouvernement algérien et du président de la République de poursuivre le processus d'accession de l'Algérie à l'OMC". Cependant, le ministre met en avant la situation économique spécifique de l'Algérie. "Nous avons entamé des investissements extrêmement importants dans le domaine industriel. Nous avons pris la décision de poursuivre ce processus d'accession à l'OMC, tout en veillant à la sauvegarde des intérêts économiques de notre pays", a-t-il souligné. Le ministre du Commerce a indiqué que la 13e réunion des négociations multilatérales pour l'accession de l'Algérie à l'OMC pourrait se tenir la première quinzaine du mois de janvier 2015, à Genève. "Nous venons de recevoir un paquet de questions, notamment des Etats-Unis, de l'UE, du Canada, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. La mi-novembre, les secteurs concernés répondront à ces questions", a indiqué M. Benyounès, affirmant qu'"il n'y a aucun facteur de blocage concernant l'accession de l'Algérie à l'OMC". Selon le ministre, "au niveau des économistes, des experts, au niveau même de la classe politique, il y a un très large consensus pour l'accession à l'OMC" au mieux des intérêts économiques de l'Algérie, "comme l'avait dit le président de la République et que je ne cesse de répéter". L'ambassadeur D'Alotto intervient dans le même sens : "Ce ne sont pas des blocages, ce sont des demandes posées par les membres. On est en train de discuter sur ces demandes et la possibilité pour le gouvernement algérien d'accéder à certaines réformes, notamment sur le régime de l'investissement et en matière d'agriculture. Dans ce processus l'Algérie a fait des progrès. Elle a présenté une offre tarifaire de biens et de services proche de la moyenne des pays qui accèdent à l'organisation." Pour rappel, les membres de l'OMC se sont félicités des progrès substantiels que l'Algérie a accomplis en modifiant son régime commercial et se sont dit très favorables à son accession rapide, lors de la réunion du groupe de travail de l'accession de l'Algérie qui a eu lieu le 31 mars 2014. Les commentaires des membres ont essentiellement porté sur les restrictions quantitatives à l'importation, y compris les interdictions, les restrictions à l'investissement, les subventions à l'exportation, l'application discriminatoire de taxes intérieures, le système d'enregistrement des indications géographiques, les politiques de prix, les droits de commercialisation et les politiques agricoles. Parmi les autres questions à traiter figurent les politiques industrielles et les subventions, les obstacles techniques au commerce, les mesures sanitaires et phytosanitaires, les aspects des droits de la propriété intellectuelle qui touchent au commerce et les mesures concernant les investissements liées au commerce. L'Algérie a fait savoir qu'elle a signé et déposé, auprès du secrétariat de l'OMC, cinq accords bilatéraux concernant l'accès aux marchés conclus avec Cuba, le Venezuela, la Suisse, le Brésil et l'Uruguay. Mardi dernier, un autre accord a été signé à Alger avec l'Argentine. M. R.