Les Palestiniens ne sont pas encore parvenus à un accord quant à la gestion de la bande de Gaza, une fois les soldats israéliens partis. L'Egypte demeure dans l'attente d'un feu vert palestinien pour confirmer son engagement dans l'opération visant à assurer la sécurité dans la bande de Gaza après le départ des soldats israéliens. Le Caire conditionne également son accord par des garanties américaines sur un retrait irrévocable d'Israël de ce territoire. Le président de l'autorité palestinienne a certes donné son approbation écrite aux Egyptiens, mais il demeure toujours dans l'attente de l'aval du mouvement Hamas et du Djihad islamique. Ces deux groupes islamistes veulent un rôle important dans la gestion de la bande de Gaza après le retrait définitif des militaires israéliens. En attendant, les tractations interpalestiniennes se poursuivent comme l'a annoncé le Chef du gouvernement palestinien, Ahmed Qoreï, au raïs égyptien lors de sa récente visite au Caire. Yasser Arafat a associé tous les groupes palestiniens au dialogue, dans la perspective de les associer dans l'administration de la bande de Gaza, si le retrait israélien se confirme. Ces discussions devraient également aboutir à un accord sur le rôle qu'aura à tenir l'Egypte dans l'opération. Il semblerait que certains groupes soient hostiles à toute ingérence des Egyptiens dans ce processus, à l'image du Djihad islamique qui a clairement affiché son opposition par la voix de l'un de ses dirigeants, Abdallah Al Chami. C'est pour cette raison que Hosni Moubarak conditionne la participation de son pays par un consensus palestinien sur cette question. Pour les responsables égyptiens, “une implication est une mission de tous les dangers”, et cela les pousse à s'entourer du maximum de garanties. “Nous devons obtenir des garanties pour assurer la sécurité de nos hommes”, a déclaré le conseiller politique du président égyptien, Oussama Al Baz, avant d'ajouter : “Nous nous sommes accordés avec les Américains, les Israéliens et les Palestiniens sur la nécessité de protéger nos forces”, conscients que le chaos est inévitable dans la bande de Gaza et à la frontière égyptienne si jamais un système de sécurité n'est pas mis en place. aCelui-ci devra être opérationnelle dès le départ des soldats israéliens, les Egyptiens envisagent de former des Palestiniens dès novembre prochain. Ils prévoient d'envoyer environ 150 à 200 officiers de police pour former près de 30 000 hommes palestiniens, qui seront opérationnels à partir de mars 2005, date à laquelle Israël compte évacuer ses forces de la bande de Gaza. Le Caire demeure dans l'expectative tant que les groupes palestiniens, notamment les radicaux, ne se sont pas encore prononcés sur la nature de sa mission. En somme, tout est lié à l'accord de ses groupes. Il est à espérer qu'un consensus se dégage rapidement pour mettre le premier jalon de la création d'un Etat palestinien. K. A.