850 millions de DA sont débloqués pour améliorer le système des électrofiltres afin de réduire les émanations. Lors de la conférence de presse organisée, hier, au siège du ministère de l'Environnement, Chérif Rahmani, premier responsable du secteur, et le président de Société de gestion de participation Industrie de ciment se sont expliqués sur les raisons de la fermeture temporaire décrétée par le département de Rahmani à propos de la cimenterie de Meftah. Ladite décision est intervenue, faut-il le souligner, après la protestation citoyenne à l'initiative de l'Association écologique de Meftah (AEM). Les services du ministère de l'Environnement ont eux aussi constaté qu'un certain nombre de valeurs limites, liées aux émanations des poussières générées par la cimenterie de Meftah, dépassent les normes admises en la matière et appellent à des mesures de redressement. Il fallait donc réagir et vite, et c'est ce qui a dicté la mise en place d'un dispositif de dépollution afin de mettre à niveau la cimenterie de Meftah. La situation a également motivé la mobilisation de 850 millions de DA pour améliorer le système des électrofiltres. L'électrofiltre se compose de trois champs électriques avec une multitude de plaques émettrices et réceptrices qui sont traversées par des gaz dont la température est réduite par l'injection d'eau au niveau de la tour de conditionnement située à l'amont de l'électrofiltre. Son efficacité dépend du nombre d'électrons et d'ions négatifs créés par seconde et de la vitesse de migration. Elle sera donc beaucoup plus grande que le champ et plus élevée et par là, la tension appliquée à l'électrode de l'émetteur sera plus négative. Cette tension est cependant limitée à partir d'une certaine valeur des effluves ou étincelles apparaissent localement (tension étincelage). Au-delà de cette tension, un arc s'établit entre les électrodes ce qui annule l'efficacité de ce filtre. Et c'est justement ce qui a dû arriver dans ce cas précis et que les spécialistes dépêchés de l'étranger devront définir avec exactitude. Dans un document présenté par la SGP intitulé “Industrie du ciment”, il ressort clairement qu'il existe un problème au niveau de l'atelier Cru/Cuisson. “Depuis la mise en service en 1999 d'un électrofiltre, quelques problèmes ont surgi ce qui a empêché le bon déroulement de dépoussiérage des gaz en provenance de l'atelier cuisson et de l'atelier cru. Les problèmes se résument dans le déclenchement dû à des courts-circuits internes, surcharge de matière au niveau du 3e compartiment et détérioration des répartiteurs de gaz”, lit-on sur le document qui atteste, par ailleurs, que des mesures sont prises pour remédier à cette situation. La réouverture de la cimenterie dépend donc du travail des spécialistes et devra intervenir selon le président de SGP Industrie du ciment dans les plus brefs délais. Il a assuré, en outre, qu'il n'est pas question de réduire les effectifs et encore moins de fermer définitivement cette unité. Celle-ci connaîtra, à l'instar de celles Raïs Hamidou et de Sour El-Ghouzlane, une remise à niveau pour plus de performance dans la production. Il est question d'un plan d'action et d'investissement qui concernera l'ensemble des ateliers1 pour ramener la production à 1 million de tonnes par an. Les douze unités industrielles qui existent sur le territoire national tournent avec 11 000 salariés qui assurent la production de 11,5 millions de tonnes par an. N. S.