“La fabrication de produits à base d'amiante, constitue, depuis plusieurs années, un problème pour la santé des citoyens et les ressources naturelles. En effet, les trois unités amiante-ciment existant à Bordj Bou-Arréridj, Meftah et Zahana, connaissent des problèmes liés à l'utilisation des ces produits toxiques, que ce soit au niveau de la chaîne de production ou de la prise en charge des déchets.” Cette révélation est du ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée, hier, au siège du ministère à Alger, M. Chérif Rahmani a révélé que sur 2 008 500 tonnes de déchets spéciaux stockés, 60 000 tonnes de rejets sont amiantifères dont la plupart sont stockés parfois à l'intérieur des unités. “Aujourd'hui, le choix est assez clair, il s'agit de protéger la santé des travailleurs et de la population avoisinante en dépolluant ces trois sites, où évoluent ces trois unités tout en se préoccupant des questions liées à l'emploi des travailleurs concernés”, a-t-il affirmé. À ce propos, l'orateur a annoncé l'installation d'un groupe de travail mixte composé d'experts du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, du ministère de la Santé et de la Population et de la Réforme hospitalière, de la société générale des participations “l'industrie ciment” et de la Caisse nationale d'assurances de chômage. “Ladite commission aura pour tâche d'explorer et de définir les meilleures voies de dépollution totale des trois sites en tenant compte de la dimension technique, économique et sociale”, annonce-t-il. Outre ces indications, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement a mis l'accent sur les risques liés à l'utilisation de l'amiante. Il indique que l'inhalation des fibres d'amiante, suite à une exposition prolongée, peut provoquer des maladies très graves, telles que les cancers bronchopulmonaires ou la fibrose du poumon. À tire d'exemple, le ministre a déclaré que “durant la période de 1982 à 2001, 162 cas de maladies dues à l'amiante utilisée par l'unité de Gué-de-Constantine ont été enregistrés par la Caisse nationale des assurances”. Et d'ajouter : “Le nombre de cas de maladies déclarées est certainement loin de refléter la situation réelle. Et cela résulte de la méconnaissance de la législation qui permet à l'assuré de déclarer sa maladie d'une part et de faire connaître la période de latence de sa maladie d'autre part.” À tire d'information, les coûts de la prise en charge médicale d'une maladie causée par cette substance dangereuse est de 50 000 DA pour un traitement palliatif et de 1 000 000 DA pour un traitement curatif. Signalons enfin que 700 employés sont exposés quotidiennement à cette toxine dans les trois unités de fabrication de produits à base d'amiante, à savoir Bordj Bou-Arréridj, Meftah et Zahana. N. A.