Le Premier ministre nippon Junichiro Koizumi a annoncé qu'il allait demander, pour la première fois formellement, un siège de membre permanent au Conseil de sécurité des Nations unies, lors de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre. “Je pense qu'il est possible qu'une nation autre que les cinq membres permanents ait également un siège”, a-t-il estimé, soulignant que c'est là le point de vue du Japon. Actuellement, la Chine, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Russie ont un siège permanent au Conseil de sécurité. Tokyo insiste depuis longtemps, mais jusqu'à présent jamais aussi solennellement, pour faire partie du gotha disposant du droit de veto. Le Japon met en avant la taille de son économie, la deuxième mondiale, et sa contribution financière à l'ONU, la deuxième derrière les Etats-Unis. En outre, les autorités nipponnes estiment que les Etats-Unis doivent leur renvoyer l'ascenseur pour leurs soutiens indéfectibles à leur guerre contre Saddam. Le Japon a reçu le soutien des Etats-Unis, de la France et de la Russie mais doit faire face à la concurrence de l'Allemagne, du Brésil ou de l'Inde qui veulent aussi un siège de membre permanent. Le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, avait renouvelé la semaine dernière le soutien de Washington au Japon mais en posant comme condition la révision de sa Constitution pacifiste qui interdit à Tokyo l'usage de la force pour régler des différends. Afin de tenter d'adapter l'Onu aux réalités géopolitiques du XXIe siècle, le secrétaire général, Kofi Annan, avait mandaté fin 2003 un groupe d'anciens dirigeants internationaux pour réfléchir à l'évolution de l'organisation, profondément affectée par la guerre en Irak. Ce groupe de réflexion devra présenter d'ici au printemps 2005 des recommandations sur la manière de réformer les principales institutions de l'Onu. D. B.