Si l'option Bouhadef est aujourd'hui abandonnée, provisoirement peut-être, la question est de savoir si la nomination de Ali Laskri au poste de premier secrétaire est de nature à relancer le FFS, dans un contexte politique difficile, où l'opposition, la vraie, fait face à un pouvoir qui cherche à exercer son hégémonie sur la scène politique. À quelques jours de la célébration de son 39e anniversaire, le Front des Forces Socialistes demeure en proie à des dissensions internes qui ont pour effet visible de neutraliser quasiment son fonctionnement et, plus encore, son action sur le terrain. En effet, la base militante, comme les structures organiques, se trouvent depuis plusieurs mois dans une sorte de démobilisation, voire de “déréliction”. Cela est, bien entendu, la conséquence du choix fait par la direction de l'époque, à sa tête Ahmed Djeddaï, d'engager le parti dans la bataille des élections locales de 2001, au moment où la Kabylie, bastion de ce parti, était engagée dans un bras de fer sanglant contre le pouvoir. C'est ce choix stratégique calamiteux, consacrant la rupture entre la base et le sommet, qui continue de produire encore ses répliques aujourd'hui. C'est, qu'entre-temps, la tentative de Hocine Aït Ahmed de redresser la situation, à travers notamment la nomination de l'équipe, conduite par Djoudi Maâmeri, s'est avérée être un autre acte manqué, dans la mesure où l'homme, peu connu jusque-là, n'avait pas réussi à impulser la relance escomptée au parti, lequel venait de vivre un véritable traumatisme. Devant cet échec, qui a pris une dimension patente pendant la dernière élection présidentielle durant laquelle le parti était aphone, le leader du FFS a dû, derechef, se rabattre l'été dernier, sur Mustapha Bouhadef, qui eut le flair de rester en retrait pendant la tourmente. Sauf que ce choix, judicieux au demeurant, dans la mesure où la carte Bouhadef était potentiellement gagnante, n'arrangeait manifestement pas d'autres cadres du FFS qui étaient en embuscade pour reprendre le pouvoir et, pourquoi pas, la succession. D'autant que le chef historique du parti a atteint aujourd'hui la limite biologique qui ne lui permet plus d'assumer la direction du parti. Si l'option Bouhadef est aujourd'hui abandonnée, provisoirement peut-être, la question est de savoir si la nomination de Ali Laskri au poste de premier secrétaire est de nature à relancer le FFS, dans un contexte politique difficile, où l'opposition, la vraie, fait face à un pouvoir qui cherche à exercer son hégémonie sur la scène politique. N. S.