Jusque-là, l'administration a mis en avant l'impossibilité de répondre favorablement aux multiples doléances en mettant en avant la nécessité de réformer le statut de la Fonction publique, se contentant ainsi de petites décisions relatives aux revalorisations des salaires sous forme de primes. L'avant-projet de loi sur la Fonction publique exclut d'emblée d'éventuelles revalorisations salariales et institue le principe de la dépermanisation dans le secteur de l'emploi. Alors qu'elle était attendue comme l'ultime solution aux problèmes socioprofessionnels soulevés ces dernières années par le monde du travail, la réforme du dossier de la Fonction publique devra concrétiser la politique de l'Etat en matière de restrictions budgétaires et de limitation des dépenses du secteur public. Pas question donc de confirmer dans leur poste quelque 300 000 fonctionnaires et de procéder à l'augmentation des salaires des enseignants, des travailleurs de la santé et de tous ceux qui peinent aujourd'hui à joindre les deux bouts. Pire, si le présent texte est adopté dans les prochains mois, il faut attendre cinq longues années pour voir un début d'application. Du coup, les revendications des travailleurs sont renvoyées aux calendes grecques, voire ignorées. L'ébullition qui caractérise actuellement le monde du travail risque de se poursuivre avec la même intensité. Les mouvements de protestation, les grèves et les menaces de débrayage vont rythmer pendant longtemps la sphère ouvrière. Jusque-là, l'administration a mis en avant l'impossibilité de répondre favorablement aux multiples doléances en mettant en avant la nécessité de réformer le statut de la Fonction publique, se contentant ainsi de petites décisions relatives aux revalorisations des salaires sous forme de primes. Ce qui a, bien entendu, calmé la tension, mais qui n'a pas réglé les problèmes de fond. Aujourd'hui que les principaux objectifs de la réforme sont connus, quel sera le discours de la Centrale syndicale face à la base lorsqu'on sait que les principales exigences concernant la permanisation notamment n'ont pas de chance d'aboutir ? Du coup, l'organisation de Sidi Saïd est prise au piège. Faut-il alors s'attendre à quelque chose de la prochaine bipartite ? S. T.