La viande fraîche arrive à bord de cabines réfrigérées à une température fixée à + 4°. Si elle vient emballée dans des cartons, elle est automatiquement orientée dans des lieux de stockage toujours à + 4 °où elle sera déballée puis mise en morceaux. Elle sera ensuite dirigée, selon une source sûre, vers les points de vente, à savoir les boucheries. En revanche, si elle arrive sous forme de quartiers (morceaux avant ou arrière de la bête), elle va, souligne la même source, directement de l'importateur vers le boucher. Tout cela se fait suivant un contrôle total et rigoureux des services vétérinaires. Plus de 1 200 fonctionnaires (vétérinaires) sont mobilisés pour la circonstance. Des brigades mixtes avec le ministère du Commerce sont également formées pour le même objectif de surveillance. Cette mission est accomplie dans les abattoirs, aux postes-frontières par l'inspection vétérinaire de wilaya, aidée par ses démembrements (bureaux d'hygiène communaux…), suivant un programme de sorties quotidiennes arrêté au préalable. Un premier contrôle est effectué à l'arrivée au poste-frontière. Les camions réfrigérés sont contrôlés et le contrôle dure au maximum une heure de temps. D'abord les agents vérifient la documentation pour voir si l'importateur répond réellement au cahier des charges sanitaire avant de procéder à l'ouverture et à une visite physique des cabines où ils vérifieront les estampilles portant mention de la CEE, le pays d'origine, le numéro de l'abattoir. Tous ces éléments permettront une meilleure traçabilité en cas de problème sanitaire ou autres. La filière est de ce fait remontée jusqu'à l'animal en question et à la ferme où il est élevé. La fraîcheur de la viande, des morceaux reçus… est, en outre, examinée. Les agents constatent en fait la concordance entre les documents et la marchandise. Les exigences de l'Etat algérien liées, entre autres, à la nature et à la méthode d'abattage hallal sont, par ailleurs, prises en compte sérieusement par les fournisseurs. Pour la France, les pouvoirs publics algériens ont pour interlocuteur la Mosquée de Paris qui agréé les sacrificateurs. La viande une fois arrivée doit porter le document certifiant qu'elle est hallal et le nom du sacrificateur ainsi que son numéro d'agrément et la date d'abattage. Tous ces aspects sont contrôlés suivant les documents reçus. Ce sont les pays exportateurs qui désignent aux Algériens les personnes qui sont habilitées à effectuer l'abattage hallal. Et c'est au ministère de l'Agriculture, qui reçoit régulièrement la liste des abattoirs, d'approuver ou de refuser. En Irlande, ce sont d'autres instituts qui agréent les gens pour cet abattage rituel. Ces pays sont, faut-il le souligner, rodés dans ces actions car ils y travaillent depuis de longues années. Ils savent pertinemment que les marchés des pays musulmans sont très importants. Reste à savoir si chez les bouchers on vend la même viande fraîche importée. Dans ce sens, le contrôle doit impérativement s'élargir aux boucheries pour veiller à ce que la viande vendue soit celle importée et non pas celle d'une origine douteuse. Pour revenir au marché de la viande dans notre pays, il va, estiment des spécialistes, augmenter en cadence pour s'inscrire dans le long terme. Pourtant, la production nationale, avoue-t-on, est suffisante n'était la désorganisation du marché. La présence en force d'intermédiaires entre l'éleveur et le mandataire (quatre intermédiaires par exemple peuvent engendrer une plus-value allant jusqu'à 400 DA la bête) renforce et nourrit la spéculation, crée un déséquilibre sur le marché et favorise par conséquent la flambée des prix. Le but est, selon les connaisseurs, de s'inscrire dans une perspective d'augmentation de la consommation de la viande par année et par habitant. Or, si les citoyens américains consomment jusqu'à 70 kg de viandes toutes sortes confondues/habitant/an, les Européens 40 kg/hab/an, les Algériens n'en mangent que près de 16 kg/hab/an. La production annuelle en viande rouge est évaluée à 300 000 tonnes et elle est de 240 000 tonnes en viande blanche. Abstraction faite du poisson dont la consommation est de près de 5 kg/hab/an. Pour s'aligner sur les standards internationaux, soulignent les experts, il faut, par voie de conséquence, produire plus de viande… B. K.