Le parti annonce “prendre à témoin l'opinion” sur les “conséquences d'un tel acharnement contre l'opposition politique”. La situation dans la capitale du M'zab, Ghardaïa, théâtre d'émeutes mardi dernier, risque de se corser davantage. Après la mise sous mandat de dépôt d'une cinquantaine de manifestants, les autorités locales viennent d'ordonner, “au nom de la justice”, l'arrestation de tous les membres constituant le bureau de wilaya de la ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh) ainsi que les responsables de la fédération FFS de Ghardaïa dont un élu à l'APC, annonce un communiqué daté du 17 octobre de la structure fédérale de ce parti parvenu à la rédaction. Pour le FFS, “cet étrange comportement signifie en définitive l'option pour la perpétuation du pourrissement et de la violence programmée”. Aussi s'interroge-t-il sur les mobiles de cet acharnement contre l'opposition politique. “La question est de savoir à qui profite le crime et qui en est l'instigateur ?” se demande Fekhar Kameleddine, premier secrétaire de la fédération de Ghardaïa qui dénonce, au passage, “avec la plus grande fermeté cette énième atteinte à la liberté d'expression”. Face au risque de détérioration de la situation dans la région, le FFS “prend à témoin l'opinion nationale et internationale” et met les autorités publiques devant leurs responsabilités quant aux “conséquences, note-t-il, d'un tel acharnement contre l'opposition politique”. Selon un document de la fédération du FFS, basé sur des témoignages des citoyens, tout a commencé lorsque les commerçants ont décidé de protester contre ce qu'ils ont qualifié de “dépassements” de la part des commissions mixtes du contrôle et des prix. Un rassemblement a été ainsi organisé le lendemain, soit mardi dernier à la place de la Révolution à l'intérieur de la zone commerciale. Un regroupement qui s'est déroulé, selon le FFS, dans le calme. Une délégation a été aussitôt mise sur pied pour rencontrer le wali. Devant le refus du premier responsable de la wilaya de les recevoir, les contestataires ont décidé alors de poursuivre leur mouvement de grève. Une décision qui se révélera fatale puisque le lendemain matin, des éléments des forces de l'ordre interviennent et procèdent à des arrestations. Selon le FFS, des propos obscènes ont été proférés à l'endroit des citoyens et des bombes lacrymogènes ont été lancées à l'intérieur des maisons et d'une école. “Ils ont même incendié des motos et dénudé un citoyen”, note le FFS. Face à ces “dépassements dangereux et ces provocations”, des jeunes, en guise de représailles, ont brûlé un bureau de poste et le siège de l'ADE. Et depuis, la ligue algérienne de la défense des droits de l'Homme, les citoyens ainsi que les associations et le FFS font de la libération des “détenus” leur revendication principale. K. K.