C'est donc l'image d'un chef jouissant de la plénitude de ses pouvoirs et prérogatives qu'a voulu donner de lui Bouteflika, hier, à l'Assemblée nationale Signe des temps, le premier discours du président de la République devant des parlementaires algériens l'a été à l'occasion d'une cérémonie en hommage à un illustre président d'APN. Hier, en s'exprimant devant les députés, Bouteflika n'a pas sacrifié à un quelconque rituel qui serait imposé par la Constitution. Il a bien tenu à le dire, et deux fois plutôt qu'une, sa présence dans l'hémicycle est motivée par un devoir de fidélité à la mémoire de Rabah Bitat. De là à conclure, que sans cette circonstance, il n'aurait pas fait le déplacement de l'auguste enceinte, c'est un pas qu'on s'autoriserait difficilement à franchir. En revanche, il n'est un secret pour personne que le président de la République ne nourrit pas beaucoup de sympathie pour nos parlementaires, pas plus, du reste, que pour les partis dont ils portent les couleurs. On croit d'ailleurs déceler dans ses propos une forme d'ironie acerbe à l'endroit de parlementaires à qui il est implicitement reproché une insuffisance du rôle politique et social. Quelques flèches ont bel et bien été décochées comme pour signifier qu'il n'est pas dupe des intentions des uns et des autres. Le président de la République continue ainsi de savourer sa victoire du 8 avril, l'attribuant d'abord à sa compréhension du peuple et à son expérience de la Révolution, sous-entendant que ces qualités ont manqué à ses adversaires. Voilà au moins qui doit faire revenir de leurs illusions ceux qui ont cru qu'un régime parlementaire pouvait être possible. Le présidentialisme seul s'imposera comme modèle sous le mandat de l'actuel chef de l'Etat qui, du reste, avait commencé à mettre en garde contre une vie politique dominée par les partis, avant même qu'il entame l'exercice de son premier mandat, en 1999. C'est donc l'image d'un chef jouissant de la plénitude de ses pouvoirs et prérogatives qu'a voulu donner de lui Bouteflika, hier, à l'Assemblée nationale où il a marqué une insistance particulière sur sa volonté de mener à leur terme les réformes essentielles, y compris celles contre lesquelles se sont dressés certains de ses alliés des partis de l'alliance présidentielle. A. H.