Le premier responsable du secteur révèle que 8 000 hectares relevant du patrimoine foncier des entreprises publiques dissoutes sont inutilisés. Le Fonds de régulation des recettes atteindrait 640 milliards de dinars à la fin de cette année, affirme le ministre des Finances hier en répondant aux questions soulevées par les sénateurs lors des débats sur le projet de loi de finances 2005. M. Abdelatif Benachenhou, qui a beaucoup insisté sur la nécessité d'accélérer les réformes, souligne que l'Algérie possède “un potentiel de croissance formidable”. Il cite des secteurs qui, comme le ciment et le tabac, aujourd'hui fonctionnent à moins de 50% des capacités installées. La réforme du secteur bancaire était au centre des préoccupations des intervenants qui ont soulevé le “manque de transparence” dans ce secteur en insistant sur l'urgence de prendre en charge ses multiples défaillances. M. Benachenhou rappelle que 10 milliards de dollars dorment dans les banques et auraient pu servir au financement de l'investissement. Pourquoi les banques n'arrivent-elles pas à transformer cette ressource en financement ? Le ministre des Finances l'explique par le manque d'expertise. “C'est un problème majeur”, précise le ministre. Abdelatif Benachenhou est revenu encore une fois sur la question du foncier. Il révèle l'existence de plus de 8 000 hectares non utilisés provenant des entreprises dissoutes. Sur 8 500 hectares appartenant aux entreprises en activité, la moitié peut être récupérée. La loi existe du moins pour le foncier des entreprises dissoutes. Les textes d'application aussi. Il ne reste donc que leur exécution. En tout état de cause M. Benachenhou souligne que la réactivation du foncier gelé est une priorité du gouvernement. Le ministre des Finances revient à la charge au sujet de l'assainissement répétitif des entreprises : “C'est une entrave à la croissance des investissements.” Pour M. Benachenhou, l'assainissement des entreprises équivaut “à la consommation des richesses”. Le ministre précise que ses propos ne relèvent pas d'une idéologie. “C'est une logique purement arithmétique”, explique-t-il. C'est que l'Etat à travers le fonds de régulation des recettes consacre plus de 270 milliards de dinars pour payer les services de la dette publique, un montant supérieur au budget de l'éducation et de l'enseignement supérieur. M. Benachenhou aurait souhaité “disposer de ce montant et le consacrer à l'investissement”. Au sujet du Fonds commun des collectivités locales, le ministre des Finances affirme que le Trésor public a pris en charge le manque de ressources résultant de la baisse continuelle du taux de versement forfaitaire. Cette compensation est estimée à 63,1 milliards de dinars. Il ajoute que les salaires des gardes communaux sont pris en charge par le budget de l'Etat. Le financement de la garde communale est évalué à 31 milliards de dinars. Le vote du projet de loi de finances interviendra ce mercredi. M. R.