Plus de 100 000 tonnes de médicaments périmés sont stockées dans des officines. Cet immense lot attend depuis 2002 que les responsables concernés trouvent une solution. Le sort de ces produits pharmaceutiques étant l'incinération, le Syndicat algérien des pharmaciens d'officine (Snapo) a signé dans ce sens, indique le président du Snapo, une convention avec la société Lafarge en collaboration avec le ministère de l'Environnement. L'incinération de ces produits s'effectuera ainsi à raison de 79 DA le kilogramme. Une opération pilote a d'ores et déjà commencé dans 4 wilayas et s'étendra ensuite à toutes les régions. M. Abed estime que pour réduire la facture des importations des médicaments, qui devra avoisiner les 2 milliards de dollars pour l'exercice 2014, il faut encourager davantage la production nationale afin qu'elle puisse assurer une couverture des besoins nationaux à hauteur de 70% et rationaliser l'utilisation des produits pharmaceutiques. Il considère que l'augmentation de cette facture est, somme toute, "normale" compte tenu, explique-t-il, de l'allongement de l'espérance de vie des Algériens et "l'aide fournie par la Sécurité sociale aux malades souffrant de maladies chroniques. Ce qui induit une hausse continuelle de la consommation". À cela, il y a lieu d'ajouter les nouvelles molécules qui sont créées et mises sur le marché régulièrement et pour lesquelles l'Algérie ne doit pas être en retrait. La "rationalisation" ne devra pas se faire, explique-t-il, au détriment de la santé du malade. "C'est d'éviter en fait le gaspillage, l'utilisation anarchique des médicaments et ceux dont la date de péremption est dépassée et de réguler enfin le marché de l'importation ou de la production jusqu'au patient", précise le président du Snapo sur les ondes de la radio Chaîne III. Il encourage, également, l'usage des génériques, en expliquant aux malades que c'est la même molécule. Au lieu de pénuries, M. Abed préfère évoquer des perturbations. "On a tendance à parler de pénuries de médicaments alors que leurs équivalents génériques existent dans les pharmacies. Mais il y a, aussi, des pénuries réelles qui interviennent lorsque des perturbations se manifestent dans la chaîne d'approvisionnement ou de distribution", affirme-t-il. Le président du syndicat soulève dans ce cadre l'imposition d'un réel "diktat" de la part de "certaines personnes en position de monopole", importateurs et grossistes, qui recourent à des ventes concomitantes. Ces derniers n'acceptent de fournir un médicament demandé aux officines, que si celles-ci s'approvisionnent, en même temps, en d'autres produits. Face à une telle problématique, il annonce l'institution prochaine d'un cahier des charges contenant des clauses précises "destiné à instituer et à baliser la bonne pratique de la distribution des médicaments". M. Abed souligne aussi que les professionnels comptent se structurer en groupements de pharmaciens afin d'assurer eux-mêmes la distribution pour une meilleure professionnalisation. Avec 9 130 pharmaciens répartis sur le territoire national auxquels s'ajoutent 920 établissements relevant de l'Entreprise nationale de distribution des médicaments (Endimed), une "bonne" couverture en officines est, selon lui, assurée en Algérie. Sur un autre registre, un nouvel arrêté promulgué le 20 août 2014, et qui sera appliqué dès le 1er décembre prochain, aura à réorganiser la garde de nuit, et prévoit les heures d'ouverture et de fermeture, les week-ends, les jours fériés... B. K.