Taha est un prénom masculin. Il est formé par les lettres arabes T' et H et dérive du titre de la sourate 20. Quelques interprétations de ces lettres ont été tentées au cours des siècles, par les érudits musulmans eux-mêmes. Ainsi, parfois on y a vu soit une abréviation, soit les initiales d'un compagnon du Prophète (QSSSL) qui a transmis la sourate. Mais aujourd'hui, la tradition y voit un ensemble de lettres dites mystérieuses par lesquelles commencent certaines sourates du Coran. Toujours dans la tradition islamique, on a fait, très tôt, une épithète du nom du Prophète (QSSSL) : Mohammed al-Taha. Depuis, il est devenu courant dans les pays musulmans. En Algérie, il fait partie des prénoms attribués récemment. On l'accorde parfois en composition avec Mohamed : Mohamed Taha. Parmi les Taha célèbres, il convient de citer l'écrivain égyptien Taha Hussein. Né en 1889, mort en 1972, c'est sans doute l'un des plus grands écrivains et penseurs arabes contemporains. Né dans une famille pauvre, à la suite d'une conjonctivite, contactée à l'âge de trois ans, il a été aveugle toute sa vie. Il quitte son village natal pour Le Caire, fait des études à l'université religieuse d'Al-Azhar, puis à l'université d'Etat nouvellement créée. Il bénéficie d'une bourse pour suivre des études à Paris. Il y soutient une thèse sur Ibn Khaldoun en 1919. De retour en Egypte, il enseigne à l'université, puis s'engage dans l'œuvre de rénovation de son pays. En dépit de son infirmité, il va occuper plusieurs charges officielles, de doyen de la faculté des lettres du Caire à celle de recteur de l'université d'Alexandrie qu'il a lui-même fondée, puis de secrétaire d'Etat au ministère de l'Education jusqu'à ministre de l'Education. Ces activités n'ont pas ralenti ses activités littéraires. On lui connaît de nombreux ouvrages dont le célèbre al Ayyam, traduit en français sous le titre Le livre des jours. Taha Hussein a profondément renouvelé l'écriture arabe, en lui insufflant un esprit moderne. Son style est souple, sans les fioritures habituelles. On sait qu'il n'écrivait pas ses textes mais les dictait à sa fille. M. A.