Trois mois et demi après la disparition tragique du footballeur camerounais de la JS Kabylie, Ebossé Bodjongo, survenue à la fin du match JSK-USMA (1-2) disputé le 23 août 2014 au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou, l'avocat français de la famille d'Albert Ebossé, Jacques Bertrand, vient de jeter un véritable pavé dans la mare en remettant carrément en cause les premiers résultats de l'autopsie effectuée au mois d'août dernier au CHU Mohamed-Nedir de Tizi Ouzou. Dans un entretien accordé au journal français L'Equipe, Jacques Bertrand estime que selon une seconde autopsie effectuée au Cameroun sur la dépouille du défunt Ebossé, il s'avère que celle-ci "a révélé des fractures des vertèbres cervicales et de la clavicule" tout en affirmant encore que la défense détient "un rapport et des photos" qui sont en totale contradiction avec les résultats de la première autopsie effectuée à Tizi-Ouzou au lendemain de la terrible tragédie qui avait emporté la malheureuse victime. Par ailleurs, l'avocat français mandaté par la famille Bodjongo pour se saisir de cette affaire qui a fait couler beaucoup d'encre et susciter par là même de nombreuses interrogations tant en Algérie qu'au Cameroun, accentue ses doutes en s'appuyant sur la lenteur de l'enquête judiciaire en Algérie et surtout sur toutes les zones d'ombre qui entourent cette affaire, lui qui regrette que plusieurs correspondances qu'il aurait adressées par email et par plis recommandés au procureur de Tizi Ouzou et à la direction du club employeur du joueur décédé, en l'occurrence la Jeunesse sportive de Kabylie, sont restés sans suite jusqu'à aujourd'hui. Contacté par nos soins hier matin, le procureur général de Tizi Ouzou, Mohamed Tayeb Lazizi, s'est limité à confirmer que "cet avocat français a effectivement saisi le procureur de la République près le tribunal de Tizi Ouzou pour demander des explications sur cette affaire et nous estimons qu'en tant que défenseur de justice dûment mandaté par la famille du défunt, il a le droit le plus absolu de saisir la justice algérienne pour s'informer du dossier comme il a aussi le droit d'avoir, d'ici quelques jours, toutes les explications nécessaires liées à cette affaire". Aux dernières nouvelles, il s'avère que les résultats préliminaires de la première autopsie selon lesquels "Albert Dominique Ebossé Albert Bodjongo, est mort des suites d'un traumatisme crânien causé par un objet contondant et tranchant ayant provoqué une hémorragie interne" sont en passe d'être confirmés par la justice mais attendons certainement les dernières conclusions du parquet de Tizi Ouzou qui seront rendues publiques d'ici quelques jours. Et si l'on regrette qu'une telle enquête tarde encore à livrer tous ses secrets, près de quatre mois après ce terrible drame, il est vrai qu'il s'agit là d'une affaire complexe puisqu'une plainte a été déposée contre X par la JSK et par la famille Bodjongo mais les enquêteurs semblent avoir beaucoup de mal à retrouver jusqu'au jour d'aujourd'hui le ou les vrais coupables qui ont profité de l'anonymat et de la grande foule massée ce jour-là dans les tribunes et aux abords du stade de Tizi-Ouzou pour lancer en fin de match des projectiles dangereux sur le terrain qui ont coûté la vie au malheureux Ebossé. Enfin, du côté de la JSK, la direction du club estime que le dossier est entre les mains de la justice et il appartient aux juges de faire leur travail et de rendre leurs conclusions en temps opportun. M. H.