Les partenariats économiques et sociaux restent en rade…des règlements de comptes que des affaires aussi sordides et graves que celle de Khalifa vont continuer longtemps de ramener à la surface. Bribes de fuites par-ci, propos peu amènes et fléchettes enduites de venin décochées par-là en direction de tel ou tel responsable en vue, grands et petits secrets d'état éventés dans les atmosphères embrumées des hauteurs d'Alger et des stations balnéaires interdites au commun des mortels : c'est décidément bien plus qu'un simple bruissement de microcosme en mal de potins. L'Algérie, certes, n'est pas à feu et à sang, et les institutions donnent au moins une apparence de normalité. Comme toutes les luttes de sérail, les affrontements entre bretteurs du pouvoir ne débordent pas du cadre pacifique où un minimum de bienséance semble tout de même préservé. Encore que le procédé de l'échange de phrases assassines et autres amabilités n'est pas, en certaines circonstances, moins perfide et nocif que les guerres déclarées. Mais vaille que vaille, le gouvernement continue de faire son bout de chemin avec, pourtant, une question qui lui colle comme une sangsue : pour longtemps encore ? Pour certains observateurs, une alliance présidentielle aussi mal fagotée que celle qui domine actuellement le parlement et le gouvernement était nécessairement porteuse de ses propres limites congénitales et appelant prématurément au dépassement. L'incroyable cafouillis dans lequel a été votée la loi de finances à l'Assemblée nationale en est du reste la meilleure preuve. Les chars de l'attelage ont manifestement du mal à suivre la même remorque. Tant et si bien que même le minimum consensuel a fini par voler en éclats devant un esprit de chapelle plus fort. On en arrive ainsi à des situations cocasses où des voix autorisées laissent entendre que des moyens de contournement sont déjà envisagés pour une loi qui va être promulguée. à ce niveau, ce n'est plus un véniel jeu politicien propre à toutes les sphères de pouvoir. C'est tout le train des réformes économiques qui risque de connaître le ralentissement à un moment où l'Algérie n'a jamais eu autant de possibilités de les faire avancer de manière décisive. Les partenariats économiques et sociaux restent en rade…des règlements de comptes que des affaires aussi sordides et graves que celle de Khalifa vont continuer longtemps de ramener à la surface. Faut-il, dans ces conditions, découpler l'économique du politique ou tenter une approche, incertaine quant au résultat, de reconstruction de blocs politiques plus homogènes ? A. H.