Le Caire a affirmé, samedi, vouloir mettre un terme à ses différends avec le Qatar à l'issue de la première rencontre entre un émissaire qatari et le président Abdel Fattah al-Sissi, artisan de la destitution de son prédécesseur et allié de Doha, Mohamed Morsi. Les relations entre le Caire et Doha s'étaient dégradées après la destitution en juillet 2013 du premier président élu démocratiquement en Egypte, Mohamed Morsi, dont la confrérie des Frères musulmans recevait l'appui des autorités qataries. La sévère répression qui a ensuite ciblé les pro-Morsi — plus de 1.400 morts, plus de 15.000 personnes emprisonnées et des centaines condamnées à mort dans des procès de masse expéditifs — avait provoqué des divisions au sein des monarchies du Golfe sur le soutien à apporter aux nouvelles autorités égyptiennes. Une crise au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG) avait éclaté en mars avec le rappel des ambassadeurs saoudien, émirati et bahreïni en poste à Doha. Ryad, Abou Dhabi et Manama avaient accusé le Qatar de déstabiliser la région par son soutien aux Frères musulmans et d'accorder l'asile à des opposants islamistes hostiles à leurs régimes. Cette brouille a cependant pris fin lors d'un sommet organisé en novembre à Ryad. Le Qatar s'est ensuite rangé derrière les autres monarchies du Golfe début décembre, lors du sommet annuel du Conseil de coopération du Golfe (CCG), pour apporter son soutien à l'Egypte du président Sissi, élu en juin. "L'Egypte se réjouit de la nouvelle ère mettant fin aux désaccords passés" avec le Qatar, affirme un communiqué publié par le bureau du président Sissi, après sa rencontre avec cheikh Mohamed ben Abdel Rahman Al-Thani, représentant de l'émir du Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani. Lors de cette rencontre, l'émissaire qatari était accompagné d'un envoyé spécial du roi Abdallah d'Arabie saoudite. La chaîne de télévision basée au Qatar, Al-Jazeera, n'avait eu de cesse également de dénoncer l'éviction de M. Morsi, tandis que les médias égyptiens accusaient les autorités qataries de soutenir les Frères musulmans. Trois journalistes d'Al-Jazeera ont été condamnés à des peines de prison en Egypte pour leur couverture jugée favorable aux Frères musulmans. R. I./Agences