Selon des sources douanières interrogées par "Liberté", l'importateur incriminé a présenté de fausses factures majorées obtenues auprès d'un fournisseur français. Les éléments des douanes algériennes du port d'Annaba ont eu la main lourde à l'encontre d'un importateur basé à Oum El-Bouaghi, en procédant, fin janvier, à la saisie de 2 200 tonnes de sucre blanc contingenté au titre de l'année en cours, que celui-ci a tenté de dédouaner frauduleusement. Une marchandise qui a été acquise auprès d'un fournisseur français et qui a été livrée en Algérie à bord du "Muammar Yagci Istanbul", un navire marchand battant pavillon turc, apprend-on. Des sources proches des douanes expliquent que l'importateur incriminé a présenté à l'administration des factures exagérément majorées, qu'il avait pu se procurer auprès d'un fournisseur français et qui portent le prix du kilogramme de sucre à 53 DA, alors que ce produit coté en bourse s'écoule entre 30 et 34 DA le kg à travers le monde, en ce moment. Cette surfacturation sur un produit contingenté de surcroît a permis aux douaniers d'évaluer la fuite illicite de capitaux, commise par l'importateur au détriment de l'économie nationale, et de lui dresser une amende de 25 milliards de centimes en plus de la saisie de la marchandise objet du contentieux. Nos sources indiquent que cette affaire n'est, malheureusement, pas la seule à avoir été déposée au niveau du parquet d'Annaba, mais qu'elle vient s'ajouter à une longue série d'infractions commises par des opérateurs économiques indélicats, lesquels n'hésitent pas à recourir à la majoration de la valeur des produits qu'ils sont autorisés à importer à la faveur des exemptions de taxes ou de démantèlement tarifaire, comme c'est le cas pour le sucre, justement. Nous apprenons que durant l'année 2014, les services des douanes du port d'Annaba, déterminés à mettre un terme au phénomène des fausses déclarations, ont réussi à contrecarrer les sombres desseins de quatre importateurs véreux résidant à El-Oued, à Bordj Bou-Arréridj, à Aïn Fekroun et Aïn Mlila, dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi. Ceux-ci avaient transféré illicitement des capitaux dans le cadre de projets cautionnés par l'Andi, mais jamais realisés, pour un montant global de 1 450 000 euros. Un expert au fait de l'opération coup de poing déclenchée par les douaniers, affirme que les opérateurs concernés, qui avaient tenté d'introduire sur le sol national des matériels et équipements usagés ou non conformes, si ce n'est des conteneurs remplis de sacs de pierres, ont écopé solidairement d'une amende de 35 milliards. Il y a lieu de rappeler cette autre affaire de fausse déclaration à l'import mise au jour par les douanes de la wilaya d'El-Tarf, cette fois, au début de l'année 2014, commise par l'entreprise de fabrication de produits électroménagers Beko Algérie. Le propriétaire de cette société de droit algérien a tenté, quant à lui, de flouer le fisc en déclarant comme neuve une chaîne de montage de téléviseurs Led, qu'il affirmait avoir acquise au Japon pour un montant de 49 milliards de centimes, soit 850 000 euros, et qu'il avait introduite en Algérie par l'entremise de la société tunisienne Makci. Cette affaire n'a pas encore été jugée mais on s'attend à ce que la justice rende un verdict très sévère à l'encontre de cet industriel, qui n'en est pas à son coup d'essai. A. A