Les entreprises algériennes n'ont pas encore pris conscience de l'importance de la formation continue de leurs salariés. L'agence conseil en communication et évènementiel, 3C, organisera les 17 et 18 mars prochain à l'Office Riad El-Feth, sous le haut patronage du ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, la 2e édition du Salon national de la formation continue. Le salon, qui se tient sous la thématique "L'enjeu et les défis de la formation continue pour l'entreprise", réunira les institutions de formation continue et apportera toutes les clés aux créateurs de projets et de jeunes entrepreneurs pour faire naître, avancer et réussir leurs projets à travers les institutions d'accompagnement (Ansej, Anem, Cnac...), qui seront présentes au salon. C'est du moins ce qu'a indiqué, hier, le commissaire du salon, le Dr Ali Belkhiri, lors d'une conférence de presse tenue à l'Office Riadh El-Feth (Alger). C'est aussi l'occasion pour les responsables de la formation au sein des entreprises de choisir les organismes publics et privés comme futurs partenaires et dialoguer avec les représentants d'institutions pour optimiser leurs achats en matière de formation. Tout au long des deux jours du salon, plusieurs conférences thématiques abordant les grandes questions de la formation tout au long de la vie seront organisées afin de mieux faire connaître les dispositifs de formation et progresser dans la vie professionnelle. "L'actualité liée à la chute des revenus pétroliers et la nécessité pour le pays de mettre en place une économie alternative qui s'appuie sur les entreprises locales ont mis en exergue la nécessité pour les entreprises algériennes publiques et privées de se développer et d'être compétitives pour se placer sur le marché national et pouvoir se substituer à l'importation et aux entreprises étrangères", explique le Dr Belkhiri. "Cette efficacité et cette compétitivité passent par la mise à niveau de leurs ressources humaines (RH) qui sont à la base de la performance de l'entreprise", a-t-il estimé. En effet, dans un contexte d'exacerbation de la concurrence, où les entreprises se doivent d'être réactives, la formation représente un atout compétitif important qui permet au personnel d'une entreprise de disposer de flexibilité et de capacités d'adaptation accrues. Cependant, en Algérie, les entreprises n'ont pas encore pris conscience de l'importance de la formation continue de leurs salariés. "Elles considèrent la formation comme une dépense et non pas comme un investissement", a constaté le Dr Belkhiri. Pourtant, soutient-il, "la performance de l'entreprise réside dans son organisation et dans l'efficacité de ses ressources humaines, conditionnées par la formation du personnel de l'entreprise à tous les niveaux". La formation devient, dès lors, un des leviers importants pour accroître la productivité des entreprises et leur compétitivité. Elle constitue également un puissant facteur d'innovation et a un impact important sur la croissance économique du pays. Sur le plan institutionnel, l'Etat semble encourager la formation professionnelle en entreprise. Un Fonds national de développement de l'apprentissage et de la formation continue (Fnac) a été créé par décret exécutif et placé sous la tutelle du ministre chargé de la Formation professionnelle. Ce fonds est alimenté par la taxe de la formation professionnelle continue et la taxe de l'apprentissage auxquelles sont soumis les employeurs, à l'exception des institutions et administrations publiques. Ces taxes, qui sont de 1% de la masse salariale annuelle chacune, ne sont exigibles que lorsque l'employeur n'a pas réalisé d'effort de formation dans chacun des deux modes de formation. "Le Fnac prend en charge le financement de deux types de formation : continue spécifique et continue collective", précise une représentante du fonds. Selon elle, l'expérience du fonds révèle que beaucoup d'entreprises ne savent pas élaborer un plan de formation. Dans ce cadre, le Fnac a mis en place un réseau de conseillers en formation professionnelle afin d'accompagner l'entreprise dans le développement des actions de formation professionnelle continue et de l'apprentissage. M. R.