À l'initiative du Snapest, une partie du personnel enseignant du lycée de Bouguirat poursuit le mouvement de grève enclenché le 18 février dernier, au lendemain du débrayage observé à l'échelle nationale dans le secteur de l'éducation. Invoquant initialement des revendications matérielles, à l'instar du manque de chauffage et de chaises en nombre suffisant dans les classes, de l'indisponibilité de l'équipement et des produits accessoires pour l'impression, de la réhabilitation des sanitaires ou de l'indisponibilité fréquente du chef de l'établissement durant les heures de travail, les grévistes réclament désormais le départ du directeur qu'ils accusent d'offenses injurieuses à leur encontre, alors qu'ils étaient en assemblée dans la salle des profs. De son côté, le directeur, nommé à la tête du lycée depuis 2008, réfute l'accusation et soutient qu'il avait tout juste élevé le ton, en réagissant à l'outrage préalable de certains enseignants observant le sit-in. Au fil des jours, le débrayage est observé à hauteur de 30 à 50% du personnel enseignant constitué de 66 professeurs, tous statuts confondus, selon le proviseur de l'établissement qui affirme avoir actionné les mesures disciplinaires prévues par la réglementation. Il qualifie cette grève d'illégale, et a sollicité l'intervention des services de sécurité. Cependant, à défaut de réquisition par l'autorité judiciaire, lesdits services n'ont pas prérogative à intervenir au sein d'un établissement scolaire. Après avoir expliqué les revendications initiales des enseignants et donné l'esquisse des mesures envisagées quant à leur satisfaction, le chef de l'établissement pointe un doigt accusateur vers les professeurs des langues française et anglaise, dont les performances, jugées à travers 0% de réussite au baccalauréat, ont été catastrophiques au titre des dernières années scolaires. Les mêmes peu reluisantes contre-performances obtenues au bac sont également "mises à profit" par les grévistes pour accabler la gestion "catastrophique" de la direction du lycée qui, chaque fin d'année scolaire, traîne parmi les derniers rangs du classement des établissements aux résultats du baccalauréat. à deux reprises, des délégués de la direction de wilaya de l'éducation ont été dépêchés pour désamorcer le débrayage, mais vainement, le personnel enseignant gréviste tient à sa revendication de l'éviction du chef de l'établissement. M. O. T.