Les initiatives diplomatiques se sont multipliées ces derniers jours face à l'ampleur des violences qui secouent la Libye depuis la chute du régime de Tripoli fin 2011. Alors qu'un nouveau round est prévu au Maroc dans moins d'une semaine, l'Algérie a annoncé la tenue d'une rencontre des parties libyennes lundi prochain à Alger, a rapporté l'APS, citant Abdelkader Messahel, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. "Le dialogue entre les dirigeants des partis politiques et les militants politiques libyens, sous la conduite de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Unsmil), dirigée par le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, Bernardino Léon, chef de cette Mission, se poursuivra lundi prochain à Alger", a indiqué Abdelkader Messahel à l'APS. Parallèlement à ces deux rendez-vous à Alger et à Rabat, une délégation d'élus du Parlement libyen "légitime", et siégeant à Tobrouk, se rendra ce vendredi à Washington, a annoncé le département d'Etat, par la voix de Jeffrey Rathke, le porte-parole de la diplomatie américaine. Toutes les discussions se focaliseront sur un point nodal : la formation d'un gouvernement libyen d'unité nationale. "Une délégation de la Chambre libyenne des représentants sera à Washington la semaine prochaine", a déclaré Jeffrey Rathke. "Nous sommes impatients de discuter de leur travail avec le représentant spécial de l'ONU, Bernardino Léon (...), pour constituer un gouvernement d'unité nationale", a-t-il encore précisé. En apparence, les premiers efforts de la communauté internationale suscitent suffisamment d'optimisme pour l'établissement d'une feuille de route, qui servira de document de base pour ce dialogue interlibyen. Mais la mission de la médiation internationale sera des plus compliquées, aussi bien pour des raisons sécuritaires que politiques. Le document proposé par l'envoyé spécial de Ban Ki-moon n'a pas obtenu l'unanimité au sein de la classe politique siégeant au Parlement libyen, internationalement reconnu. C'est ce qu'a laissé entendre un des membres de la commission, chargée de l'étudier au niveau du Parlement de Tobrouk, dans un entretien accordé à la presse libyenne. Pour le député Younes Fennouche, "la mouture proposée par Bernadino Léon contient de nombreux points qui doivent être clarifiés, avant son adoption finale lundi prochain". Composée de 20 députés, la commission parlementaire compte demander des précisions sur les parties belligérantes, qui doivent prendre part aux négociations de paix, parrainées par l'Organisation des Nations unies. Outre ces considérations d'ordre politique, les processus de paix pourraient être freinés, voire sapés, par les violences en cours à travers l'ensemble du territoire libyen. La poursuite des combats autour de Tripoli, à Misrata, à Syrte et à Benghazi, principalement, inquiète la médiation internationale et les pays voisins de la Libye. Conduite par le chef d'état-major, Khalifa Haftar, l'armée libyenne a lancé plusieurs offensives sur les villes côtières libyennes, sous le contrôle des milices islamistes. La milice islamiste de Misrata, Fajr Libya, pourrait, en effet, annoncer son retrait à n'importe quel moment, ce qui n'arrangerait, en aucun cas, les efforts de paix, engagés depuis des mois, en faveur d'une solution pacifique de la crise libyenne. L. M.