Baisse des exportations des hydrocarbures et chute des prix du pétrole, hausse des importations des biens d'équipement, des services et de denrées alimentaires, régression de nos réserves de change, avancée significative de l'inflation. L'Algérie est fortement menacée dans ces équilibres financiers et macroéconomiques structurels. En dépit des arguments avancés par la Banque d'Algérie dans ses dernières notes explicatives, dès 2013, de "la dépréciation du dinar", et de l'Exécutif qui affirmait que tout allait bien, la toute dernière dévaluation du dinar relance la polémique entre spécialistes, qui craignent le pire sur le pouvoir d'achat des catégories sociales les plus vulnérables et sur la stabilité sociopolitique du pays. Ils plaident pour une priorisation des programmes d'équipements ainsi qu'une rigueur dans les dépenses de fonctionnement. Bien qu'un plan anti-crise, face à la chute du prix du pétiole, ait été adopté par le gouvernement lors d'un conseil des ministres restreint présidé par le chef de l'Etat, rien ne semble se profiler à l'horizon. Le plan anti-crise, concocté et adopté lors du conseil des ministres restreint consacré à cet effet, n'a pas dévoilé le détail des mesures arrêtées. Un plan B, voire C, ont été probablement envisagés dans le cadre de la LFC 2015. Si tel est le cas, il faut s'attendre à ce que le volet social, préservé jusqu'à présent, sera touché avec toutes les conséquences que l'on peut imaginer. "Nous avons pris en compte toutes les possibilités et imaginé les pires scénarios. Bien que les choses ne se règlent pas dans le court terme, nous avons pris toutes nos dispositions pour continuer le programme du gouvernement dans tous ses volets ayant trait au social, l'habitat, l'école, l'eau, et l'université", avait déclaré le Premier ministre lors de la cérémonie d'inauguration du Salon de la production nationale. Parmi les mesures phares du plan anti-crise, l'on peut noter la rationalisation des dépenses d'équipement, celles du fonctionnement, en gelant notamment les recrutements dans la Fonction publique. Dans ce domaine, 80% de dépenses incompressibles sont consacrées aux salaires, et les transferts sociaux ne cessent d'augmenter, grevant lourdement le budget de l'Etat. Par ailleurs, l'un des principaux axes du plan anti-crise concerne la restriction des importations, qui atteignent environ 70 milliards de dollars/an. À l'évidence, ce volet pose problème. Certains responsables affirment que 80% de nos importations sont destinées au fonctionnement de l'économie nationale. Et pourtant, tout le monde sait que notre pays est devenu "une poubelle" pour les produits bas de gamme, contrefais et nuisibles à la santé publique. Pour le ministre du Commerce, la restriction des importations passera désormais par la restauration de la licence d'importation. Ce dernier a déclaré que beaucoup d'intérêts seront dérangés. En vérité, dans cette tourmente, une panne de vision stratégique des intérêts supérieurs de la nation est patente. Faut-il comprendre, à travers les propos du ministre du Commerce, que les lobbys de l'import-import dictent leur loi ? Ainsi, même si le pouvoir tente de rassurer la population, la chute brutale des cours de l'or noir, prédite par les experts et ignorée superbement par les autorités jusqu'a ce qu'elles soient mises dos au mur, vient rappeler à tous qu'il grand temps de se préparer à une cure d'austérité. L'Etat doit donner l'exemple en réduisant son train de vie. Le président de la République est monté au créneau pour souligner la gravité de la situation en invitant la nation et les institutions à la prudence. Tous les citoyens savent que le mode de gouvernance dans notre pays a favorisé la frénésie dispendieuse des institutions et responsables de l'Etat. Le Premier ministre, pour sa part, aurait instruit les membres du gouvernement afin de réduire au maximum leur train de vie. A. H.