Des parlementaires républicains sont de nouveau montés au créneau dimanche dernier contre le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, l'appelant à "écouter" les critiques et à "réévaluer" ses projets, tandis que la Maison-Blanche lui exprimait, une nouvelle fois, son soutien. "Je n'ai pas confiance en Rumsfeld", a déclaré sur la chaîne de télévision CBS le sénateur républicain, Charles Hagel, une étoile montante de son parti. "Il est absolument impardonnable de ne pas avoir préparé nos troupes" à la situation en Irak, a estimé M. Hagel, dénonçant "un manque évident de préparation informée, claire, directe dans l'Irak de l'après-Saddam". Soulignant que "les choses sont pires que jamais", M. Hagel a affirmé que "ce que l'on voit là, c'est la manifestation d'une accumulation d'erreurs de jugement". "Il y a de plus en plus de questions sur la disposition (de M. Rumsfeld) à s'ajuster quand les choses ne se passent pas comme prévu dans son plan de bataille", a déclaré pour sa part la sénatrice républicaine modérée, Susan Collins, sur la chaîne de télévision NBC, évoquant l'Irak. "Je crois qu'il est très important qu'il réévalue et ajuste ses plans, pour être sûr que nous prenons en compte la persistance de l'insurrection", a ajouté Mme Collins, demandant à M. Rumsfeld d'"être réaliste sur les difficultés que nous rencontrons, et de changer le plan en fonction" de la réalité. Le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, Richard Lugar, a pour sa part estimé que M. Rumsfeld "devrait rendre des comptes, et rester en poste". "À ce stade, il faut qu'il écoute, et il écoute", a assuré M. Lugar lors d'une autre émission de NBC. "Nous ne devrions pas pour le moment jouer avec l'idée de changer les responsables au Pentagone", a ajouté sur cette chaîne le président de la commission des forces armées, John Warner, avertissant que de nouvelles difficultés sont prévisibles après les élections irakiennes de janvier. Le secrétaire général de la Maison-Blanche, Andrew Card, a salué pour sa part sur ABC l'action "spectaculaire" de M. Rumsfeld. "Le président a une grande confiance en lui", a ajouté M. Card, sans toutefois indiquer si M. Rumsfeld resterait en fonction durant la totalité du 2e mandat du président Bush. Un autre républicain, Saxby Chambliss, a pour sa part défendu l'action de M. Rumsfeld, tandis qu'au contraire, le démocrate Jack Reed appelait directement à sa démission. "Je crois que le pays sera mieux servi par le départ du secrétaire (à la Défense) Rumsfeld", a dit M. Reed sur CBS. "Il est important qu'il parte", a-t-il répété. M. Rumsfeld, que le président George W. Bush a gardé dans son nouveau cabinet après sa réélection en novembre, fait l'objet de critiques grandissantes dans le clan républicain, exprimées notamment par l'influent ancien candidat à la présidence John McCain. Ces critiques ont été attisées par l'attitude de M. Rumsfeld durant un récent voyage auprès des troupes au Koweït, où il avait paru prendre à la légère les inquiétudes d'un soldat sur le manque d'équipement et de matériel pour les missions en Irak.