Le spectre de la grève plane à nouveau sur le secteur de la santé. Lors d'un point de presse tenu, hier, à Alger, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyès Merabet, n'écarte pas la possibilité de renouer avec la protestation. "Le conseil national se réunira lundi en session extraordinaire pour décider de la démarche à suivre", déclare le président du syndicat. Selon le Dr Merabet, le "mépris" qu'affiche le ministère de la Santé envers le syndicat est la raison du recours à la protestation. Le syndicaliste assure que "depuis le gel de la grève, le 6 mai dernier, et la signature du PV de conciliation, le ministère de la Santé ne donne aucun signe. Pis encore, les cadres du ministère ne daignent même pas décrocher le téléphone quand nous les appelons". Le porte-parole du syndicat regrette la position du ministère de la Santé, tout en affirmant que ledit ministère "encourage le pourrissement". Le Dr Merabet va plus loin, accusant son ministère de vouloir casser le SNPSP. "Au lieu de discuter avec les représentants du syndicat, le ministère de la Santé envoie des directives aux différentes structures sanitaires", dénonce-t-il. Le président du syndicat affirme que le ministère de la Santé a instruit les responsables des différentes structures de santé de discuter du concours de graduation avec les adhérents, tout en boycottant le SNPSP. Pour rappel, le SNPSP revendique l'intégration au grade de "principal" des praticiens médicaux généralistes concernés par l'instruction 968 du 16 septembre 2014 du Premier ministre, l'alignement entre anciens et nouveaux diplômes de doctorat en médecine dentaire et pharmacie avec la classification sur la grille des salaires des fonctionnaires. Le syndicat exige, aussi, l'intégration du SNPSP, à part entière, dans le processus d'organisation des concours de promotion aux grades de "principal" et "en chef", ainsi que l'ouverture officiellement du projet d'amendement du statut particulier des praticiens médicaux généralistes de santé publique. La rencontre était aussi l'occasion pour le président du syndicat de revenir sur le projet de la loi sanitaire. "La future loi sanitaire est discutée au gouvernement sans notre participation. À ce jour, nous n'avons toujours pas reçu de copie du texte", note-t-il, tout en soulignant son recours au passe-droit pour obtenir le document. D. S.